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Chaque dimanche, afin que chacun puisse mieux connaître le déroulement de l’année liturgique en comprenant la signification du temps liturgique dans lequel on se trouve et en découvrant les plus importantes des fêtes de saint que l’on célèbre chaque jour, Fdesouche.com donne la parole à un homme d’Eglise.
Notre objectif à travers cette opération n’est pas de faire du prosélytisme mais de permettre aux lecteurs de connaître et de comprendre la religion dont la France est “la fille ainée”.
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Dimanche de la Sainte-Famille
14 janvier : saint Hilaire de Poitiers (315-367)
16 janvier : fête des apparitions de la Vierge à Notre Dame de Pontmain (Mayenne)
Géopolitique des apparitions ?

Par le Père Augustin

Dimanche de la Sainte-Famille
En France l’Epiphanie n’est pas une fête chômée (comme c’est le cas dans le Valais suisse par exemple). Elle est donc célébrée le 6 janvier, comme nous l’avons vu, puis solennisée le dimanche suivant, cette année ce 10 janvier.
Mais si ce n’est pas le cas, c’est la fête de la Sainte Famille qui l’emporte.

Nous savons très peu de chose sur la vie de Jésus dans sa famille. Les évangiles apocryphes en ont beaucoup rajouté, nous montrant par exemple Jésus enfant s’amusant à modeler des oiseaux dans la glaise et à leur donner ensuite le souffle de la vie. Les évangiles authentiques sont beaucoup moins nourris en anecdotes controuvées… Il y a seulement cette scène de Jésus mené au Temple pour sa Bar-mitsva de jeune juif, et qui, à l’insu de ses parents, reste pour « écouter et interroger les docteurs de la loi », tous « stupéfaits de son intelligence et de ses réponses ». Marie et Joseph, « angoissés et attristés », le cherchent et « après trois jours », le trouvent « assis au milieu des docteur ». Le dialogue entre Marie et Jésus est terriblement éloquent dans sa brièveté : « Mon enfant, pourquoi as-tu agi ainsi ? – Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne savez vous pas que je dois être parmi ceux de mon Père ? » (traduction Sylvie Chabert), parmi les hommes qui enseignent… Le jeune Jésus oppose déjà sa mission à sa vie ordinaire d’enfant ordinaire qui devient adulte. Mais ce n’est qu’un instant. L’évangéliste saint Luc précise : « Il revint avec eux à Nazareth et il leur était soumis »

A juste titre ce mot de soumission (qui, en arabe renvoie à la notion d’islam) est suspect parmi les chrétiens. Le bien ne peut en aucun cas naître d’un rapport de force et donc d’une soumission au sens brutal (et au sens brut) du terme.. Mais justement la « soumission » de Jésus à ses parents est une soumission volontaire, alors qu’en restant à Jérusalem, il vient de leur montrer qu’il pourrait très bien ne pas leur obéir. On voit que Jésus peut faire autrement. Il ne subit ni un joug, ni une tutelle mais il se plie de lui-même à l’obéissance. Cette obéissance volontaire est un autre nom du service. Elle est à l’origine des vertus chevaleresques. C’est en ce sens qu’il faut comprendre le mot de saint Paul aux Ephésiens : « Soyez soumis les uns aux autres ».
La notion, si typiquement occidental de « service public » manifeste ici son origine chrétienne : servir le public, et non, comme dans la version en grève, se servir du public.
Mais sortons de la politique. Lorsqu’on y réfléchit l’obéissance ne peut pas être une vertu, si elle n’exprime pas avant tout la liberté de celui qui obéit dans son obéissance même.
14 janvier : saint Hilaire de Poitiers (315-367)
Cet aristocrate poitevin, cultivé, est marié et père d’une fille Abra. Il se convertit, et très vite, en 350, il est élu évêque dans la bonne ville de Poitiers. Il va alors jouer un rôle décisif dans l’histoire du christianisme.
L’empereur Constance est arien, il nie la divinité du Christ. Alors qu’à Rome bien sûr, du coup, on élit celui qui deviendra dans l’histoire le pape Libère, un pape qui sympathise avec les ariens, niant que Jésus soit Dieu, lui en revanche, lui, Hilaire, il affirme avec intrépidité la divinité du Christ. Il doit affronter l’évêque Saturnin d’Arles, qui, sûr de sa force parce qu’il a l’empereur avec lui, convoque un concile gaulois à Béziers en 355. Hilaire emmène la résistance à Saturnin. Il a trop de succès ! L’empereur fait exiler Hilaire en Orient, pensant anéantir la résistance du clergé gaulois à l’hérésie arienne. Ironie du destin ! Grâce à cet exil, Hilaire découvre le texte du concile de Nicée (325) qu’il ne connaissait pas, et, dans ce texte, de nouvelles raisons d’affirmer le mystère de la divinité du Christ. Lorsqu’il revient, en 361, un nouveau concile gaulois a lieu à Paris, excommuniant Saturnin et les ariens.
Il faudra se souvenir de cette précoce prise de position anti-arienne de l’Eglise gauloise en général et de l’Eglise parisienne en particulier, lorsque 50 ans plus tard, les barbares, qui sont des ariens, déferleront sur la Gaule.
Notons simplement la puissante originalité théologique d’Hilaire de Poitiers et la force de son style. Au début du De Trinitate, avant même l’Augustin des Confessions (vers 394), il raconte sa conversion, c’est-à-dire comment, partant de sa passion pour la philosophie, il découvre l’Ancien puis le Nouveau Testament. Hilaire, le philosophe, a des mots magnifiques sur le lien entre la foi et la raison.
Montaigne, qui cite l’évêque de Poitiers dans le Premier Livre de ses Essais (chapitre 32), insiste sur sa volonté toute philosophique d’ « apprendre à mourir » (voir aussi Essais I, 19), il souligne qu’il y a en lui bien des traits commun avec « la rudesse stoïque » et même, sur ce point, avec « Epicurus », mais, souligne-t-il, en y ajoutant ce qu’il appelle « la modération chrétienne ».
16 janvier : fête des apparitions de la Vierge à Notre Dame de Pontmain (Mayenne)
Les apparitions de la Vierge ne font pas partie de la foi chrétienne. Il n’est pas nécessaire d’y croire pour être chrétien. Mais elle manifeste la présence de Dieu dans l’histoire.
L’apparition de Pontmain, racontée par les deux fils Barbedette à une cinquantaine de personnes, au fur et à mesure de ce qu’ils voient, est la plus simple qui soit. La Vierge, vêtue de bleu, ne parle pas. Mais dans le ciel s’inscrivent ces mots, qui constituent le message de Pontmain : « Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps, mon fils se laisse toucher ». Quel était l’objet de la prière ? En ce 16 janvier 1871, c’est la guerre sur le sol français. 38 jeunes gens du village de Pontmain sont engagés. La prière du village est constante depuis plusieurs semaines à leur intention, et justement… la Vierge est là. Les armées allemandes arrêtent leur percée à 50 kilomètres de Pontmain. Quant aux deux voyants, ils deviendront prêtres sans faire autrement parler d’eux.
Géopolitique des apparitions ?
Cela n’engage que moi, mais je crois qu’il y a une géopolitique des apparitions mariales. Hier la guerre faisait rage entre la France et l’Allemagne. Aujourd’hui la situation est brûlante au Proche Orient et la Vierge se manifeste là-bas de plusieurs manières. Le 21 août 2004, par exemple, dans l’église de Béchouate au Liban (Plaine de la Bekaa), c’est une statue de Notre Dame de Pontmain qui, devant un jeune sunnite nommé Muhammad, se met à bouger – comme si elle récitait le chapelet – et bientôt à suinter de l’huile. Les miracles se sont multipliés parmi les chrétiens et les musulmans, après les deux premiers, les guérisons d’un cancer de l’oreille et d’une paralysie. Des millions de fidèles sont venus dans cette petite église de Béchouate. Les autorités ecclésiastiques ont encouragé ce pèlerinage.
Au Liban et en Syrie d’ailleurs, même chez de simples particuliers, beaucoup d’images de la Vierge suintent de l’huile. Je connais personnellement une famille dans laquelle cet… encombrant miracle s’est produit et j’ai pu visionner le film qui a été fait du phénomène. Les personnes dans la maison desquelles ce miracle est arrivé sont très embarrassées. Elles en parlent le moins possible par crainte que leur domicile ne se transforme en un lieu de pèlerinage.
Ce sont des faits attestés que je vous donne ici, pas des explications. On m’a offert un petit flacon de l’huile qui a été recueillie ; je le garde avec respect et fierté.

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