Nabil Ben Yadir, réalisateur belge d’origine marocaine, s’est largement inspiré de sa vie pour son premier long-métrage «Les Barons» qui sortira en France le 20 janvier. Glander plus pour vivre plus. Telle est la philosophie de vie que partagent trois Belges d’origine marocaine vivant dans le quartier «populaire» de Molenbeek à Bruxelles. Le réalisateur s’est confié à Saphirnews.
Vouliez-vous donner une autre image des quartiers ?
Pas une autre, mais une vraie image des quartiers. Montrer une réalité qui est occultée par les médias. La vraie réalité, c’est que les jeunes des quartiers ne sont pas des drogués, des violents, des terroristes comme tout le monde voudraient bien nous définir, ce qui est ridicule. (…)
Quel portrait de l’islam dans les quartiers avez-vous voulu dresser pour le film ?
Entre ce que les gens disent de l’islam et ce que je vois, il y a un océan de différences. Dire que tous les quartiers populaires dont la plupart des habitants sont des musulmans d’origine maghrébine sont des poudrières, ça me fait bien rire. (…)
Considérez-vous alors le personnage de l’imam comme simplement symbolique ?
Dans Les Barons, [l’imam] est un personnage symbolique, car il n’est là que pour les fiançailles et sceller l’acte de mariage, pas pour discuter.
Dans les incontournables, il y a Lucien, l’épicier qui est un peu le phare du quartier, le Belge rescapé, resté dans le quartier et qui est comme un deuxième père pour Aziz.(…)
Quel message souhaitez-vous faire passer à travers votre film ?
C’est dire qu’on est tous les mêmes. On peut s’appeler Aziz, Hassan ou Mounir, on a tous un rêve. On peut rêver d’être artiste et on ne naît pas forcément avec l’envie de devenir des chauffeurs de bus ou des ouvriers spécialisés. À un moment donné, on doit chacun faire ses pas, on ne doit pas s’enfermer dans nos quartiers, dans nos banlieues. Tout nous appartient. La France aux Français, la Belgique aux Belges et que les gars des quartiers soient Belges ou Français, on est tous égaux.
Source : Saphirnews