Société Générale se prépare à regrouper ses actifs toxiques en France dans une structure dédiée. Hors produits dérivés, ces actifs risqués et illiquides présentent une valeur nominale de 45 milliards d’euros, pour une valeur comptable, après provisions, de 35 milliards.
“Nos actifs illiquides sont gérés par une équipe unique depuis plusieurs trimestres afin de diminuer notre profil de risque, a indiqué ce jeudi une porte parole du groupe interrogée par La Tribune. Ils étaient enregistrés sur plusieurs localités. Nous procédons à une centralisation opérationnelle sur Paris de ces actifs au sein d’une structure juridique unique pour réduire notre risque opérationnel“.
L’opération permettra en outre une intégration fiscale totale, alors que certains de ces actifs sont aujourd’hui localisés à New-York, Londres et même Sydney. En clair, Société Générale pourra ainsi défalquer les pertes liées aux actifs toxiques de son résultat imposable en France.
Le projet, qui doit être présenté au comité central d’entreprise le 14 janvier, se déroulera en deux phases. Une filiale dénommée Inter Europe Conseil (IEC) sera d’abord vidée de ses activités, qui doivent être transférées à une autre structure, Génébanque, d’ici fin mars. IEC, choisie à cet effet car elle dispose déjà d’un agrément bancaire, récupérera ensuite les actifs toxiques, aujourd’hui logés dans le bilan de SG CIB, et sera entièrement dédiée à leur gestion. Une opération qui pourrait prendre jusqu’à fin juillet, voire fin octobre. “De tels transferts exigent le renouvellement des contrats avec les contreparties, qui sont le plus souvent conclus de gré à gré.”
En Bourse, la nouvelle enthousiasme les investisseurs. Le titre Société Générale prend 1,31% à 51,98 euros, 30 minutes après l’ouverture de la séance.
Ces tours de passe-passe ne changent en rien le problème de l’existence de ces actifs pourris. Qu’ils soient centralisés dans une bad bank à Paris ou répartis dans le monde entier, ils ne disparaissent pas pour autant et laissent une trace indélébile dans les banques de leurs erreurs passées. Des erreurs qui leur coûtent cher encore aujourd’hui.
Money Week
(Merci à Pakc)