Après un an et demi de crise, les 3/4 des Français et des Britanniques sont persuadés que les banques n’ont pas tiré les leçons de la crise. Et les faits semblent plutôt leur donner raison.
Entre les banques et l’opinion publique, la rupture est consommée. Un an et demi de crise financière sur fond de polémique autour des bonus ont eu raison de la confiance des Français et des Britanniques dans leur système financier, d’après une étude croisée de l’Ifop pour Le Monde publiée ce mardi.
Défiance à l’égard des banques
“En France et en Grande-Bretagne, alors que les systèmes politiques et idéologiques sont très différents et que la violence de la crise n’a pas été la même, les opinions publiques sont sur la même longueur d’onde. Il y a une défiance identique à l’égard des banques,” analyse Jérôme Fourquet, Directeur Adjoint du Département Opinion et Stratégies d’entreprise à l’Ifop.
80 % des Français et 73 % des Britanniques considèrent que les banquiers n’ont pas tiré les leçons de la crise et conservent des comportements risqués. Une analyse qui intervient alors que les primes de fin d’année devraient atteindre des montants records en 2010, de chaque côté de La Manche.
Les 3/4 des personnes interrogées dans les deux pays sont ainsi convaincues qu’une nouvelle crise économique et financière se produira dans les prochaines années.
“Il y a beaucoup de fatalisme et de colère sourde, qui transcendent les frontières et les clivages politiques et sociaux. La plupart des personnes sont convaincues que les banques ne vont pas changer leurs comportements,” selon Jérôme Fourquet.
Scepticisme sur la taxe des bonus
Un scepticisme qui se retrouve au niveau de la nouvelle taxe sur les bonus bancaires, déjà mise en place en Grande-Bretagne et qui devrait bientôt entrer en vigueur en France. Si dans les deux pays, plus de 80% des personnes interrogées approuvent cette taxation exceptionnelle, 75% des Français et 73% des Britanniques sont persuadés que les banques ne baisseront pas pour autant leurs rémunérations.
Et il faut dire que, là encore, les faits leur donnent raison. Au Royaume-Uni, le gouvernement a déjà annoncé que cette taxe devrait lui rapporter beaucoup plus que prévu car les banques préfèrent la payer plutôt que de diminuer le montant de leurs primes de fin d’année.
E24