L’argent. Objet de la plus froide rigueur (dont témoigne l’austère discipline qu’est la comptabilité), réserve de prudence face aux aléas de l’existence, il exaspère aussi bien les passions, « l’exubérance irrationnelle des marchés, » l’« emballement mimétique, » les spéculations hasardeuses, le délire du joueur. Si l’argent simplifie à l’extrême l’évaluation il donne pourtant lieu à l’inextricable complexité d’instruments financiers qui débordent de toute part l’économie réelle, virtualisée.
En un mot : l’agent est une idole, un rien qui vaut pour tout.
Sous l’emprise de ce maître servile (serviteur tyrannique ?), deux attitudes se dessinent : ou bien lui disputer quelques enclaves statutaires, zones franches de tout calcul ; ou bien au contraire lui confier enfin sans réserve nos existences pour qu’il en dispose de manière universellement gratifiante. A moins que des rebondissements (dont on repère aujourd’hui les signaux faibles) ne donnent une suite à la fin de l’histoire.
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