« On ne laissera personne abandonné, mais la solution n’est pas dans la multiplication des aides de toutes sortes », avait déclaré la semaine dernière le chef de l’Etat, concernant le million de chômeurs en fin de droits qu’escompte Pôle emploi cette année.
La conciliation de ces deux exigences risque d’être difficile, si l’on se réfère aux estimations transmises hier par le service public de l’emploi aux partenaires sociaux et que « Les Echos » se sont procurés.
Le service statistique de Pôle emploi, qui estime à 9 % le nombre de chômeurs en fin de droits « créés » à la suite du nouveau droit à indemnisation dès 4 mois de cotisations, a évalué le devenir des demandeurs qui épuiseront leurs droits à allocation-chômage cette année (dans les six mois suivant leur fin de droits) en extrapolant le passé.
Selon ces travaux, près de 170.000 d’entre eux deviendraient bénéficiaires de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS), financée par l’Etat, et 220.000 deviendraient bénéficiaires du « RSA socle » (l’ex-RMI), financé par les départements. Environ 10.000 partiraient en retraite. Par ailleurs, 190.000 retrouveraient un emploi (dont 100.000 reviendraient à Pôle emploi après un CDD ou contrat d’intérim).
« A ce stade, il y aurait environ 400.000 demandeurs d’emploi pour lesquels il n’est pas possible d’envisager le devenir par l’extrapolation des données actuelles », note Pôle emploi.
En clair, ils n’auraient droit à rien soit parce qu’ils ont moins de 25 ans (pas de droit au RSA), soit parce que leur conjoint perçoit des revenus.
Cela va donner matière à discussion aux partenaires sociaux, qui se penchent sur la question des chômeurs en fin de droits, vendredi.
Les Echos
(Merci à Christopher Johnson)