Quand Alphonse [le prénom a été modifié], 11 ans, a été entendu par la police, il était dans ses petits souliers. « J’étais sur les nerfs, je m’énerve quand on m’embête. »
Hier, à 8 h 30, cet élève de CM 2 à l’école Alain 1, dans le quartier sensible de Beauval, à Meaux, a donné un coup de poing à un enseignant.
L’élève était en train de se battre dans la cour quand ce professeur lui a demandé d’arrêter. Alphonse lui a fait un bras d’honneur en l’injuriant copieusement. Puis il l’a poussé et a donné ce coup, sans lui faire mal. « Par principe », le professeur a déposé plainte. L’enfant a été emmené dans le bureau de la directrice, laquelle a aussitôt appelé la police, lui demandant de venir chercher l’enfant. « Nous sommes allés chercher cet enfant dans le bureau de la directrice en toute discrétion, explique Philippe Tireloque, le commissaire de Meaux. Les policiers étaient en civil et voiture banalisée. » « Une procédure certes rare mais effectuée en toute légalité puisque cet acte de violence constitue un délit », indique le parquet de Meaux.
Alphonse est arrivé dans cette école de zone d’éducation prioritaire (ZEP) au mois de novembre. Son comportement a très vite créé des tensions. Alphonse s’inscrit dans « la provocation. Il intimide ses camarades », décrit un enseignant. « Ma fille ne l’approche pas parce qu’il frappe souvent les autres enfants », témoignait hier une maman.
« La plainte est souvent déposée pour marquer le coup vis-à-vis des parents, explique Hervé Brun, conseiller vie scolaire du premier degré à l’inspection académique de Seine-et-Marne. Cet élève sera changé d’école pour lui donner une seconde chance et apaiser cette école. »
Source : Le Parisien – (merci à Pitch)