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Comme annoncé, la diminution de la prime à la casse depuis le 1er janvier 2010 a entraîné une baisse des ventes automobiles en France en janvier. Les stratégies des constructeurs pour amortir cette chute semblent avoir plus ou moins payé.

Sur le mois de janvier, le nombre d’immatriculations s’est élevé à 171 005 unités en France, soit une hausse de 14% du marché par rapport à la même période en 2009, à l’époque du creux de la vague. C’est en effet à cette date que les différents pays ont instauré des plans de soutien au secteur automobile, à l’instar de la France, avec l’instauration de la prime à la casse entre autres. Mais le mois de janvier voit les ventes automobiles ralentir par rapport aux mois précédents, comme le mois de décembre (+48,6%).

Un recul dû essentiellement à la diminution de la prime à la casse depuis le 1 er janvier 2010. Cette dernière n’est plus que de 700 euros contre 1 000 euros jusqu’au 31 décembre 2009. En outre, les commandes passées en 2009 seront autant de commandes qui ne seront pas faites en 2010.

Toujours un effet prime à la casse
Une chute donc attendue par les analystes, qui notent « qu’il y a toujours un effet prime à la casse, même si celle-ci est réduite par pallier et les marques ont commencé à compenser cette baisse par le biais d’offres promotionnelles », selon Philippe Gattet, analyste du secteur automobile pour le cabinet Xerfi.
A l’instar des marques françaises, dont les ventes grimpent de 30,1%. En effet, Renault a annoncé dès début janvier qu’il compenserait la prime à la casse pour les véhicules de plus de dix ans pendant les deux premiers mois de l’année. Ses ventes en janvier ont donc bondi de 59,1% pour le groupe et de 51,4% pour la seule marque Renault. « Il y a trois explications : le marché en recul en janvier dernier, nos initiatives commerciales et le soutien des livraisons des commandes enregistrées fin 2009 », explique Michel Gornet, directeur général adjoint du secteur fabrication et logistique. Le groupe note d’ailleurs que sur le segment des utilitaires, la situation est plus précaire.
Du côté de ses concurrents français, Peugeot et Citroën, on a aussi tiré profit des offres promotionnelles mises en place en janvier (doublement de la prime de 700 euros jusqu’au 28 février pour certains véhicules de plus de 10 ans). Le groupe affiche une hausse de 17,9%. La marque au Lion a vu ses ventes grimper de 16,6%, un bond légèrement plus faible que celui de Citroën (+19,5%). Reste que ces chiffres sont bien loin des 94% de hausse pour Renault et des 50% pour Peugeot en décembre 2009.
-2,3% pour les marques étrangères
Du côté des marques étrangères, le mois de janvier a été plus douloureux, marquant un recul de 2,3%, contre une hausse de 41,4% en décembre. Les marques allemandes ont toutes accusé une chute de leurs ventes, à l’instar de Mercedes (-44,1%) ou BMW (-8,5%). Même Volkswagen qui compense la baisse de la prime à la casse comme Renault a vu ses ventes s’effondrer de 10,7%. Le groupe Fiat suit la même tendance avec un recul de 14,1%.
Les immatriculations d’autres marques continuent de progresser mais dans une moindre mesure. L’américain Ford a enregistré une hausse de 1,7% de ses ventes, dopées par exemple par le maintien du superbonus pour les véhicules de huit à dix ans. Son compatriote General Motors affiche une progression de ses ventes de 8,6%, dont 15,1% de hausse pour la seule marque Opel. Mais le bond le plus important chez les marques étrangères revient à Nissan (+25,3%).
Reste à savoir jusqu’à quand le marché poursuivra sa hausse. « Il est assez difficile d’estimer précisément le marché », a affirmé François Roudier, à la tête du CCFA. Une première tendance de la situation réelle du marché pourrait apparaître en mars, à la suite de l’arrêt des offres et compensations des constructeurs français.
Usine Nouvelle

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