Fdesouche

Yazid Sabeg, commissaire à la diversité et à l’égalité des chances, est interviewé par Jeune Afrique. Il donne son interprétation de l’assimilation, explique qu’il faut tenir compte de l’évolution du «peuplement de la France » et affirme qu’il n’y a pas de violence dans les «quartiers» .

Les minorités sont-elles, en France, victimes de discriminations ?
Oui, bien sûr. Une ­partie de l’opinion a, vis-à-vis des minorités, des réactions xénophobes. (…)
Quelles sont les manifestations les plus flagrantes de ces inégalités ?<
On peut en dénombrer quatre : les quartiers d’antan, où il y avait un vrai mélange, ont fait place à des ghettos –il en résulte un ralentissement du métissage ; le fils d’un Noir ou d’un Arabe pauvre a moins de chances de béné­ficier d’une mobilité sociale accrue que le fils d’un cadre blanc ; l’inégalité d’accès à l’éducation, au savoir et à la culture ; enfin, l’invisibilité des gens issus de l’immigration dans tous les domaines de la représentation sociale : politique, médias, entreprises, etc.
La France a-t-elle vraiment un problème avec sa diversité ?

Elle ne sait pas gérer sa diversité et n’arrive pas à se concevoir comme diverse. Elle vit comme une agression tout ce qui contredit l’image qu’elle a d’elle-même. La question de l’évolution de son peuplement est rarement évoquée. (…)
Êtes-vous favorable aux statistiques ethniques pour identifier les populations discriminées ?
Je n’ai jamais parlé de statistiques ethniques ou de comptage, mais de la nécessité de qualifier ces inégalités pour mieux les combattre. Pour cela, il faut des éléments de mesure. Une entreprise peut fort bien, par exemple, évaluer les retards accumulés en matière d’embauche des minorités. (…)
D’aucuns suggèrent de changer certains mots. Celui d’intégration, notamment…
Je lui préfère celui d’assimilation républicaine. Un Français assimilé n’est pas forcément quelqu’un qui a renoncé à ses origines culturelles. Il réclame simplement l’égalité des droits. (…) J’appartiens à une minorité. À partir de là, soit je rejette le modèle dominant et deviens un marginal, soit je me construis à travers lui, je prends ses droits, ses devoirs et ses valeurs, parmi lesquelles la liberté d’être ce que je suis.
L’islam freine-t-il l’intégration ?
Non. La République est plus forte que l’islam, mais elle doit s’interdire toute intervention dans le domaine culturel ou religieux, sauf en cas d’atteinte à l’ordre public. Je suis choqué de constater chez un certain nombre d’intellectuels et de politiques une peur panique de l’islam. Alors que le désir de l’ensemble des musulmans est de vivre paisiblement dans ce pays et d’y exercer librement et dignement leur culte.
Êtes-vous sur la même longueur d’onde que Fadela Amara ?
Je sais que sa tâche est difficile, mais je ne partage pas son analyse de la société française. Par exemple, je ne pense pas qu’il y ait de la violence dans les quartiers. De la délinquance, des effractions, oui. Mais de la violence, non. Jamais un policier français n’a été tué dans une cité.
Source : Jeune Afrique (Merci à Erwan)

Fdesouche sur les réseaux sociaux