Oskar Freysinger a reçu un coup de fil de la Madrague. Le sex symbole des années 60 lui a envoyé deux lettres où elle déclare toute son admiration pour le pourfendeur des minarets, le provocateur et… le poète. Extraits.
«Lorsque vous êtes dans votre cuisine avec votre femme et que vous entendez au bout du fil: «Allô, ici Brigitte Bardot.», vous pensez immédiatement à un canular. Et puis, vous réalisez que c’est bien elle. L’une des plus belles femmes qui ait foulé cette terre…» Oskar Freysinger n’en est pas resté sans voix pour autant. L’UDC valaisan, porteur de l’initiative anti-minarets balance en quelques mots toute son admiration: «Vous êtes une star qui a su rester totalement nature, sans Botox ou conneries dans ce genre. Ton identique du côté de la Madrague. «J’ai été profondément choquée par le traitement que l’on vous a réservé dans l’émission «L’Objet du scandale» de Guillaume Durand (le 9 décembre sur France 2 ndlr). J’ai honte pour mes compatriotes bobos qui ont osé se moquer de vous et du vote des Suisses sur les minarets.»
La France mal barrée
Le courant passe entre Saint-Tropez et Savièse. «Nous sommes du même bois», analyse Oskar Freysinger, tout en précisant qu’il fait la part des choses. «Il y a bien sûr la star de «Et Dieu créa la femme». Mais il y a aujourd’hui une personne engagée, chaleureuse et directe. Elle, qui, comme beaucoup d’autres Français, n’ont pas apprécié le pseudo débat mené par Guillaume Durand. J’ai reçu des centaines de mails. Avec Brigitte Bardot, nous avons parlé politique essentiellement. Elle a mis en valeur la liberté d’expression qui existe dans notre pays. Elle a souligné sa pratique admirable de la démocratie tout en précisant que la France était à ses yeux mal barrée.»
Excusez du peu ! Le sujet des minarets réveille la vieille dame indigne qui vient de fêter ses 75 ans. BB n’hésite pas à prendre sa plume, et adresse à Oskar Freysinger une première lettre datée du 14 décembre dernier, dans laquelle elle traite d’«imbéciles» tous les gens qui se trouvaient sur le plateau de Guillaume Durand. «Vive la Suisse!», s’exclame-t-elle encore, qui a su «dire tout haut ce que des millions d’Européens pensent tout bas». Elle salue l’UDC en le gratifiant d’un «Vous êtes le porte-parole d’une évidence. Et je vous en remercie.»
« Cher Oskar »
« Je dois dire que j’ai été vraiment touché», commente Oskar Freysinger. Pour exprimer sa reconnaissance, le Valaisan fait parvenir à l’actrice un exemplaire de son dernier roman. Il y dépeint les paysages de son enfance, « le bisse de Lentine » au-dessus de Sion et les liens étroits avec son grand-père. Le titre «Le Nez dans le soleil» parle immédiatement à l’égérie de Saint-Tropez. Dès janvier, elle lui fait parvenir un second courrier. Le ton est plus familier. «Cher Oskar», écrit-elle «c’est beau tout simplement!». Et de conclure par des vœux sentis: «Malgré la décadence de notre triste époque, je vous souhaite une année pleine de rebondissements, tels que vous savez les provoquer. Une année 2010 à votre image. Je vous embrasse. Brigitte Bardot»
Assimilée au Front National
Que rajouter à cela ? On sait que BB ne craint pas d’afficher ses opinions. La défense des animaux, mais surtout l’abattage rituel contre lequel elle s’est érigée lui ont valu des condamnations. Mariée depuis le 16 août 1992 à Bernard d’Ormale, proche de Jean-Marie Le Pen, on l’a souvent assimilée au Front National. Au moment des présidentielles de 2007, l’actrice dément fermement et fait savoir qu’elle ne votera pas en raison du manque d’implication des candidats dans la défense des animaux.
Un jour la Madrague
«C’est une femme de tête, qui a des idées et a horreur du politiquement correct. Dans ce sens-là, je ne peux que la comprendre», précise Oskar Freysinger. Quant à la suite de cette relation pour l’heure épistolaire… L’UDC sourit et hausse les épaules. «On verra bien. Peut-être irai-je lui rendre visite à La Madrague? J’aimerais l’inviter en Valais. Elle dit aimer notre pays… Pourquoi pas?»
NOTE :
L’actrice continue d’attirer les foules. Plus de 60 000 personnes ont visité l’exposition «Brigitte Bardot. Les années insouciance» à Boulogne-Billancourt (Paris). La manifestation est prolongée jusqu’au 7 mars.
«Le Nez dans le soleil», d’Oskar Freysinger, Editions de la Matze, octobre 2009
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