Sur Slate.fr, Pierre Langlais, “Journaliste spécialiste des séries télévisées” collaborant avec Télérama, Générique(s), Canal+ et Le Mouv’ tente de défendre une thèse selon laquelle la série “Plus belle la vie” est réaliste…
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Derrière ses intrigues abracadabrantesques, ses meurtres et ses marivaudages, «Plus belle la vie» serait-elle la seule série française à offrir une image décemment réaliste de notre société?
Plus belle la vie est une série réaliste. L’affirmation manque volontairement de nuances, mais elle ne tient pas du canular. Le feuilleton quotidien de France 3, avec ses allures de soap, ses histoires pas possibles, ses meurtres, ses méchants grimaçants et ses rebondissements improbables, est pourtant un cas unique de crédibilité sociétale dans la fiction hexagonale. «Plus belle la vie n’est pas réaliste, mais elle est vraisemblable, explique Marjolaine Boutet, universitaire spécialiste des séries, qui s’est penchée sur la question. Bien sûr, il leur arrive 50.000 trucs pas possibles, mais leur quotidien est fait d’histoires et de problèmes plausibles.» Lors de son appel à candidature, en 2004, France 3 avait demandé une série qui pourrait «montrer à travers un quartier populaire la société telle qu’elle est.» Une condition que la critique – mais notre ambition n’est pas ici de dire si l’on aime ou pas la série – a sans doute fini par oublier…
Au départ, «Plus belle la vie est une commande du service public en réaction à la téléréalité, pour montrer une autre réalité de notre société», se souvient Hubert Besson, son producteur. «L’autre réalité» de la société, c’est un peu celle de la France d’en bas (Raffarin était toujours premier ministre au lancement de la série), celle du Mistral, petit quartier populaire de Marseille, et de ses habitants aux modestes emplois. Pas question de faire un soap à l’américaine, avec ses familles croulant sous l’or. «Je me demande bien si on voit même une seule fois les villas de nos riches à nous, qui sont bien souvent les méchants», s’amuse George Desmouceaux, un des créateurs de la série. Avec la France d’en bas, il faut aussi de la France «black-blanc-beur.»
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