Cédric Mayamona et Mamadou Camara, deux «jeunes», âgés de 20 ans, de la cité Arago à Saint-Denis (93), passaient en cour d’assises pour un vol à l’arraché ayant entraîné la mort d’une de leurs victimes. Leurs cibles étaient des femmes, de préférence âgées.
Entre eux, ils en rigolaient : «Avec le scooter TMAX, t’amasse un max !» A Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la bande de la cité Arago s’était taillé une solide réputation de vols de sacs à l’arraché ou “à la portière” auprès des commissariats de quartier et du tribunal correctionnel de Bobigny.
Le 26 avril 2008, en fin de matinée, ils partent en chasse. Ils brisent la vitre d’une voiture et récupèrent un premier butin. Puis ils roulent jusqu’au centre commercial. «On a vu qu’il y avait du monde, on y est allés. Par gourmandise», ont-ils expliqué.
Ils avisent une femme qui sort de sa voiture avec son père, qui s’accroche à son bras. Le scooter s’approche, l’un des deux garçons en descend, arrache le sac de la dame qui résiste, perd l’équilibre et entraîne son père dans sa chute. La tête de ce dernier vient heurter violemment une marche de l’escalier. Quelques minutes plus tard, l’homme, âgé de 86 ans, meurt.
Dans le box de la cour d’assises de Seine-Saint-Denis, devant laquelle ils sont renvoyés pour vol avec violence ayant entraîné la mort, Cédric Mayamona et Mamadou Camara restent interdits. La gravité écrasante de leur acte arrête les phrases au bord de leurs lèvres. (…)
A l’issue de sa garde à vue, alors qu’il avait appris des policiers la conséquence de son acte, Cédric Mayamona avait demandé l’autorisation d’écrire à sa victime qui était procureure générale dans une autre juridiction. Son père était un ancien président de cour d’appel à Paris.
Jeudi 4 février, la cour d’assises a condamné les deux jeunes hommes à neuf et dix ans de réclusion criminelle, en retenant la récidive contre Mamadou Camara. Dans le sac de leur victime, il y avait 60 euros et un portable, vendu 90 euros au marché aux puces.
Source : Le Monde