Première historique : les pays émergents ont supplanté les pays développés par leur consommation d’énergie pour la première fois en 2008. Mais ils gaspillent davantage d’énergie et sont les premiers contributeurs à l’essor du charbon, ce qui constitue une nouvelle préoccupante pour l’environnement.
“Le centre de gravité des marchés mondiaux de l’énergie s’est nettement, et de manière irréversible, déplacé vers les pays émergents“, a indiqué Tony Hayward, le patron de BP. Et leur poids ne pourra que se renforcer au fil des années, sachant qu’ils assurent la quasi totalité de la croissance de la demande d’énergie.L’an dernier, la Chine seule a compté pour les trois quarts de la hausse mondiale de la demande d’énergie.
Mais la domination des pays émergents sur la scène énergétique est lourde de menaces pour l’environnement : elle s’accompagne d’un essor du charbon, l’énergie abondante et bon marché sur laquelle l’Inde et la Chine ont misé pour se développer.
Les pays émergents consomment trois fois plus de pétrole par point de croissance que leurs homologues de l’OCDE. Les émissions de C02 par unité de PIB produite sont 7 à 8 fois supérieures en Chine qu’en Europe. Loin de freiner leur consommation, les économies émergentes l’encouragent en subventionnant les prix des carburants sur leur marché intérieur.
Alors que la consommation de pétrole a reculé pour la première fois en 16 ans, la demande de charbon est ainsi restée dynamique et a progressé de 3,1%. Un chiffre qui masque des contrastes énormes entre économies émergentes et développées : l’utilisation du charbon a reculé dans les premières, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni, explosé dans les secondes. Sans la contribution de l’Inde et de la Chine, la consommation mondiale de charbon aurait chuté.
Autre menace pour l’environnement : les pays émergents ont du chemin à faire pour améliorer leur “efficacité” énergétique. E24
(Merci à Erwinn)