Il y a 20 ans, jour pour jour, Nelson Mandela sortait de prison. Comment l’Afrique du Sud a-t-elle évolué depuis, et comment va le pays aujourd’hui?
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Dans la banlieue sud de Johannesburg, un parc immense, bien entretenu, en bordure d’un étang. L’endroit est très couru le week-end. On vient y montrer sa berline et pratiquer entre amis l’art du “braï”, le barbecue sud africain.
“Coronation park” aurait pu devenir un symbole, le modèle d’une transition réussie qui en dix ans à peine, a vu cet endroit autrefois interdit aux “gens colorés” devenir l’un des lieux de détente préféré des familles noires des classes moyennes.
Pourtant, “Coronation park” symbolise aujourd’hui l’échec de la nouvelle politique sud-africaine. Ces dernier mois, les pelouses ont vu éclore un camp fait de cabanes en tôle, de tentes usées jusqu’à la corde et de caravanes hors d’âge… Un bidonville est sorti de terre : quatre cents Afrikaners, dont plus de quatre-vingt enfants, y survivent avec moins d’un euro par jour et par personne. Ces “pauvres blancs” sont les nouveaux exclus de la société sud-africaine.
Depuis la chute du régime de l’Apartheid en 1994, une nouvelle catégorie de pauvres a vu le jour en Afrique du sud. De nombreux Afrikaners, ces descendants des premiers colons européens installés en Afrique australe depuis le 17ème siècle, ont perdu leurs privilèges. Ils sont les nouveaux parias d’un système fondé sur le “Black economic empowerment”, la discrimination positive en faveur des “personnes précédemment désavantagées” qui donne la priorité d’embauche aux Noirs les plus pauvres. Sous l’Apartheid, les Blancs non qualifiés bénéficiaient d’emplois réservés dans l’administration et de logements sociaux.
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