Lors d’un colloque organisé à Alger par le ministère des Affaires religieuses, l’archevêque d’Alger, Ghaleb Bader, a exprimé ses inquiétudes en matière de liberté de conscience et de culte. Le ministre Bouabdallah Ghlamallah a dévoilé sans fard le fond de sa pensée.
Les musulmans accueillent des chrétiens convertis à l’Islam, pourquoi les chrétiens n’en feraient-ils pas de même? a demandé l’archévêque. Tout le monde lui oppose une fin de non-recevoir.
Le professeur Mustapha Chérif, présent à ce colloque en sa qualité d’islamologue, s’est étonné de cette demande de réciprocité. Ces soupçons de prosélytisme ont été relayés par plus d’un dans la salle de conférences de Dar El Imam, y compris des professeurs venus des facultés des sciences islamiques d’Oran, de Constantine et d’Alger
La liberté religieuse et la liberté de choisir sa foi sont aussi réclamées en plus de la liberté du culte, qui est insuffisante, selon Ghaleb Bader qui ajoute qu’il faut accepter que des gens se convertissent. Il se plaint aussi du fait qu’il n’arrive pas à faire parvenir en Algérie de nouveaux pasteurs ou des livres de prière.
Les réticences de l’Algérie à répondre favorablement à ces demandes sont justifiées par le ministre des Affaires religieuses par des considérations de sécurité nationale. «Personne ne veut qu’il y ait des minorités religieuses en Algérie car cela risque d’être un prétexte pour les puissances étrangères de s’ingérer dans les affaires intérieures du pays sous couvert de protection des droits des minorités», assène-t-il.
Source : L’expression.dz