A la une du site de l’association Egalité et Réconciliation :
La réponse de Marc George :
Mes biens chers camarades,
Je prends à l’instant connaissance du communiqué d’Alain, publié en Une du site. Bien sur, je regrette d’abord la publication d’un tel communiqué sans que préalablement, adhérents et cadres aient été entretenus de nos différends. Bien sur aussi, je regrette le procédé qui consiste à publier un tel communiqué sans me laisser la possibilité d’y répondre également sur le site : c’est là la démonstration d’un dysfonctionnement significatif puisque je suis toujours en fonction.
Mais finalement, c’est peut-être un mal pour un bien mes biens chers camarades, car il est plus conforme à mon tempérament et à ma vision de notre communauté –si, si- de m’adresser à elle, plutôt qu’à un public largement composé d’ennemis, pour m’exprimer sur des divergences qui nous concernent tous. Ce sont en effet les adhérents, militants et cadres qui font cette organisation balbutiante par leurs contributions respectives, et qui même sont cette organisation, derrière notre Président.
Dans son communiqué, Alain affirme que c’est à la suite de graves divergences stratégiques portant notamment sur deux points que notre conflit aurait éclaté : une vidéo publiée sur les harkis, et François Duprat, dont un article d’un blog du Monde nous a accusés d’être les idolâtres.
Je suis en désaccord total avec cette version des faits, voici pourquoi.
Sur les Harkis, nous avons en effet réalisé une interview de trois d’entre eux, qui campent maintenant depuis neuf mois devant l’assemblée nationale, dans le froid, et à leur demande. Dans notre esprit –je dis nous car Victor a réalisé cette interview avec moi – il ne s’agissait évidemment nullement d’affirmer une quelconque nostalgie « d’un impérialisme militaro-économique, fut-il Français », mais tout simplement de saluer et d’honorer des patriotes Français, dont le drame est ignoré de beaucoup. Patriotes que notre pays a accepté de laisser présenter comme des traîtres, quand leur loyauté à la France ne s’est jamais démentie.
Sans parler des dégâts considérables causés par une version ô combien partiale et anti-française de ce conflit, notamment auprès de jeunes Français d’origine algérienne déracinés, dégâts souvent évoqués par notre Président.
Cette vidéo, soumise à la validation du Président, et saluée par la majorité du Bureau national, me semble au contraire de ce que dit Alain, parfaitement compatible avec la ligne d’ER, qui défend tous les patriotes Français, quelle que soit leur origine et quelle que soit la façon dont ils sont devenus Français.
Outre enfin que cette vidéo qui ne s’oppose en rien aux convictions personnelles de notre Président sur le sujet, que je connais bien et dont de nombreux écrits et vidéos, parfois délicieusement sulfureux témoignent, a reçu un accueil très favorable de notre base.
Voir donc dans cette interview une grave divergence stratégique me paraît dès lors pour le moins excessif, assurément de mauvaise foi, pour ne pas dire plus.
Concernant François Duprat, je dois dire que la présentation des faits par notre Président me paraît là aussi quelque peu déconnectée de la réalité. Certes, deux adhérents d’ER, en Normandie et à Paris, sont des amis d’enfance de François Duprat. Certes, ce dernier, tué à 36 ans dans un attentat non élucidé, est connu pour avoir fortement influencé l’extrême droite des années 60 et 70, en faveur de l’antisionisme et d’un positionnement pro-arabe et pro palestinien. De cela, il était ressorti, au moment de la liste antisioniste, alors qu’un militant d’ER en provenance du FN et figurant sur la liste se réclamait de lui durant une conférence de presse, aux coté de notre Président, une interrogation orale sur l’opportunité de récupérer ou non cette figure du nationalisme. Sujet évoqué à deux ou trois reprises, entre Alain et moi, Sébastien et moi, et probablement quelques autres camarades, en Normandie ou à Paris. Sans plus. Comment Le Monde a-t-il eu vent de cela ? Mystère. En quoi en serais-je responsable, j’aimerais bien que le Président, qui a si souvent eu l’occasion de subir les méthodes des médias, me le dise. Nous le dise.
Tout ceci pour dire qu’à mes yeux, il ne s’agit là, consciemment ou non, que de prétextes pour générer une crise. Et quand on a besoin de prétextes, c’est que l’on a un objectif.
M’est avis que les vrais raisons à cette discorde, sont à chercher du coté des objectifs de chacun, plutôt que dans ces histoires anecdotiques, et sur lesquelles Alain et moi avons en privé des opinions très proches.
Le vrai sujet de divergence porte sur ce que doit devenir ER ces prochaines années. Une organisation politique selon moi, ambitionnant de trouver des appuis, cherchant à intégrer par exemple la Ve Internationale proposée par Chavez, dans l’hypothèse notamment où un contexte révolutionnaire surviendrait.
Un Think Tank selon Alain, se consacrant à l’organisation de conférences et au site Internet, qui nous mette à l’abri des menaces et de la ruine. Qui permette d’entretenir des relations cordiales avec certaines forces qui nous voient aujourd’hui comme de potentiels concurrents.
Je ne développerai pas ici plus avant, car je ne souhaite pas créer de vaines polémiques ou affaiblir le mouvement. Mais j’entends que l’on cesse la calomnie et que l’on parle vrai aux militants.
De fait, Secrétaire Général d’Egalité et Réconciliation, nommé par Alain après deux ans de proximité politique et de combats communs, je suis de droit membre du Bureau Exécutif du mouvement, comme Alain notre Président, et Julien, notre trésorier. A ce titre, je ne peux être démis de mes fonctions que par un Congrès (assemblée générale) et sur un vote des adhérents.
Et encore cela ne remettrait-il pas en cause ma place au Bureau Exécutif, qui n’est pas révocable.
Dans ces conditions, j’entends ne pas démissionner de mes fonctions, tant qu’un certain nombre de clarifications n’auront pas été opérées, tant que certaines accusations fallacieuses n’auront pas été publiquement démenties, et tant surtout qu’on ne m’aura pas proposé une organisation de substitution, qui me rassure quant à la pérennité du mouvement, le respect de ses militants et de leurs sacrifices par la direction d’ER.
Bien à vous tous,
Marc George.