Au siège de la la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (la DGLFLF) du ministère de la Culture, un discret cercle de réflexion, auquel contribuent d’éminents linguistes, tente de rationaliser l’orthographe du français. Tous ses membres partagent la conviction «républicaine» que la maîtrise de l’écrit est un levier de l’ascension sociale.
«Pourquoi écrire “aquarelle”avec un e sans accent et deux l, mais “modèle” avec un e accentué et un seul l ? “Antenne” avec deux n, mais “arène” avec un seul n ? “Toilettage” avec deux t, mais “étage” avec un seul t ?» Bref, peut-on en finir avec cet arbitraire? (…)
Les 28 membres du cercle partage la conviction que la maîtrise de l’écrit est un levier de l’ascension sociale et celle de l’orthographe en est un rouage qui doit être accessible à tous. (…) Le problème, c’est que l’écriture du français est restée l’une des plus difficiles au monde, et son apprentissage est bien trop chronophage.
Ils ont de la peine «pour les pauvres gosses qui doivent apprendre tout cet embrouillamini», sans parler de l’obstacle que cette complexité représente pour les étrangers et le rayonnement de la francophonie.» Ils s’agacent du conservatisme de ceux qui entretiennent l’idée d’une orthographe sacrée «patrimoine national», irréformable, alors qu’elle l’a été maintes fois, avec plus ou moins de bonheur.
Source : Libération
Voir l’article : L’orthographe, une compétence bientôt reconnue sur le CV
