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Par ULI WINDISCH
Professeur à l’Université de Genève


“Dans les années 1990 déjà, je critiquais la gauche pour son attitude angélique, son moralisme et le fait de minimiser les violences, l’insécurité, la criminalité étrangère. Cette dernière a profité de cette minimisation pour d’autant mieux s’installer et créer de véritables filières que l’on admet enfin comme telles, après avoir longuement dénoncé «l’obsession sécuritaire» et crié au racisme.
Imaginez un instant les propos tenus par un magistrat socialiste genevois il y a quelques jours prononcés il y a dix ou quinze ans: «La mafia albanophone s’implante à Genève.» («Tribune de Genève», 22 décembre 2009). Il aurait à coup sûr été lynché, symboliquement s’entend, par ses camarades et toute la bien-pensante ambiante, voire exclu de son parti!
C’est ce processus que je veux mettre en lumière: quand un phénomène ne convient pas à l’idéologie de la gauche, on le minimise, refuse d’en parler, traite ceux qui en parlent de tous les vitupérants possibles; jusqu’au jour où le propre électorat de gauche, excédé, scandalisé par l’inaction, fuit vers d’autres partis. Devinez lesquels! Alors là, après des années, on prétend s’attaquer au problème mais «autrement» que la droite et en plus avoir les bonnes solutions. Sans rire!”
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