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Un bon mois de décembre ne fait pas forcément un bon premier trimestre. La preuve par l’industrie. Si les commandes reçues par l’industrie ont augmenté fin décembre, l’indicateur de conjoncture reste médiocre en janvier. 2010 risque d’être plus compliqué que prévu.

La conjoncture industrielle reste incertaine. Une fois encore, c’est l’automobile qui a pour une grande partie soutenu les commandes à l’industrie en décembre 2009. La fin annoncée de la prime à la casse a conduit les Français chez leurs concessionnaires préférés, si bien que les commandes reçues par l’industrie automobile a augmenté de 10, 2%. La demande n’a pas été aussi dynamique pour d’autres secteurs, à commencer par les équipements électriques électroniques qui n’ont crû que de 0,7 %.

Résultat : les commandes reçues par l’industrie française ont bondi de 14,9 %. La demande externe est le second moteur de l’industrie française. Elle a augmenté de 5% du 3e au 4e trimestre et de 19,5 % rien qu’en décembre. Sur un an, la tendance reste baissière. Fin 2009, les commandes reçues étaient inférieures de 1 % à celles reçues un an plus tôt.

Toujours le marasme

Ces bonnes nouvelles de fin d’année n’ont pas eu de répercussion évidente sur l’enquête de conjoncture dans l’industrie manufacturière, réalisée par l’Insee. L’indicateur ressort à 91, soit 9 points en-dessous de sa moyenne de longue période. Autre mauvaise nouvelle : l’indicateur dit de retournement de l’Insee, qui mesure les perspectives économiques à court terme, est passé de zone favorable à zone neutre.

Autrement dit, si la croissance de l’économie française a surpris par sa robustesse, rien ne serait plus erroné d’en déduire une sortie de crise définitive et marquée.

Alexandre Law, chef économiste de Xerfi, dresse un constat sans concession. Selon lui, « l’industrie française reste engluée dans le marasme ». L’indicateur Xerfi Risk qui mesure les risques de défaillances est reparti à la hausse, après une accalmie au quatrième trimestre. « Et ce n’est pas un hasard si les secteurs les plus fragilisés sont la construction et l’industrie », poursuit-il, « Ce début d’année qu’on nous annonçait comme devant confirmer l’embellie amorcée au quatrième trimestre, risque d’être fort compliqué ».

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