Jusqu’ici, le programme d’histoire de seconde comportait un chapitre sur “La Méditerranée au XIIè siècle: carrefour de trois civilisations”. On y étudiait notamment la civilisation musulmane, ses savants, son art et son influence sur l’Occident.
“Dans les établissements de banlieue, explique une enseignante, c’était très apprécié des élèves musulmans. Pour une fois, on parlait de cette culture sous un jour positif. Pour les autres, c’était à mon avis encore plus important : loin des clichés, cela leur permettait de mieux connaître cette religion et la culture arabo-musulmane”.
Dans le nouveau programme, ce chapitre est supprimé. A la place, on étudie l’Occident chrétien médiéval avec, en illustration, la vie d’un moine ou d’une moniale. (…)
De fait, l’islam est repoussé en terminale, L et ES (les S n’ont plus d’histoire). Au programme: le monde depuis 1945. L’islam y est évoqué au travers du conflit israélo-palestinien, puis de l’islamisme dans le cadre du chapitre sur les relations internationales depuis 1991.
“L’islam apparaîtra à travers l’islamisme et le terrorisme, ce qui risque de renforcer les peurs vis à vis des musulmans, poursuit cette enseignante. Est-ce un reflet de l’idéologie du moment ? Je trouve très dangereux d’enseigner une identité nationale et européenne ainsi refermée sur elle-même. Car on n’aborde pas non plus l’esclavagisme ni les colonies d’outre-mer”. (…)
Source : Libération