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Les deux grands clients des banques d’affaires dans le secteur public européen ont été la Grèce et l’Italie”, déclare un spécialiste des produits dérivés anglais. Pour connaître l’épicentre du prochain tremblement terre financier, il y a un moyen très simple : découvrir à quels pays les banques américaines ont dispensé leurs conseils.

L’affaire fait grand bruit depuis quelques jours : Goldman Sachs, la main invisible qui manipule les marchés, aurait aidé la Grèce dans la mise en place de montages financiers lui permettant d’abaisser artificiellement son déficit et ainsi se mettre en conformité avec les critères d’admission à l’Union européenne.

Goldman Sachs, JPMorgan ou encore le défunt Lehman Brothers, les grandes banques américaines sont telles Attila. Là où elles passent, les marchés trépassent.

Comment ? Par l’intermédiaire d’un swap, un contrat d’échange entre deux parties. Toute la subtilité de la manoeuvre tient à faire passer un prêt pour un simple échange de devises, à un taux avantageux.

Voici comment cela s’est sûrement passé : la Grèce veut emprunter un euro. Goldman Sachs change cette somme en dollar, mais avec un taux de change modifié et donc très avantageux (qui ne correspond pas à la réalité du marché des changes). Ainsi, la Grèce se trouve à la tête de, par exemple, 1,6 dollar – au lieu de 1,2 dollar, si le véritable taux de change était respecté. Conclusion, la Grèce a pu emprunter 0,4 dollar de plus sans le faire apparaître dans ses comptes. Et voilà, comment en faisant cette opération à grande échelle, la Grèce a pu dissimuler un milliard d’euros de dettes.

Dans l’affaire, la banque d’investissement est bien évidemment gagnante. Tout d’abord parce que la Grèce sera obligée de rembourser les 1,6 dollar et qu’en plus, la banque se fait payer – au prix fort – le montage financier.

C’est maintenant l’Italie qui éveille les soupçons. Pourquoi ? Parce que dans les années 1990, ces fameuses banques d’investissement ont agi dans la péninsule italienne. Là encore, les swap ont été légions et les investisseurs se demandent quelle triste réalité ces manoeuvres ont pu dissimuler.

Les swaps, c’est le premier effet banque d’investissement.

Mais il en existe un second. Ces fameuses banques américaines, parfaitement au courant – et pour cause – des vilains petits secrets de la Grèce (et peut-être de l’Italie aussi), ont spéculé contre la dette souveraine grecque. Et ont engrangé des milliards lors du déchaînement anti-grec et anti-euro de ces derniers jours. On en viendrait presque à comprendre ceux qui ont fait exploser à la bombe une des filiales de JPMorgan à Athènes.

Après la Grèce, bientôt l’Italie, mais qui sera le suivant sur la liste ? A MoneyWeek, nous nous prenons à trembler : l’actuel président de la banque centrale italienne, Mario Draghi, postule au poste de président de la BCE, en remplacement de Jean-Claude Trichet.

Et devinez ce que faisait Mario Draghi avant d’être président de la Banque centrale italienne ? Il était le vice-président de Goldman Sachs pour l’Europe au moment du montage grec. Hum, hum… cela ne promet rien de bon pour l’Europe et la monnaie unique…

MoneyWeek

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