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Des grands fonds spéculatifs mondiaux ont lancé des paris de grande ampleur à la baisse contre l’euro, estimant que la monnaie européenne devrait tomber à la parité avec le dollar. L’avis de Marc Fiorentino, président de Euroland Finance, et auteur du thriller financier “Un trader ne meurt jamais”.

Le Wall Street Journal révèle que des fonds spéculatifs parient à la baisse sur l’euro…

Il faut bien garder en tête que ces fuites dans la presse font partie de leur jeu pour provoquer la panique. En fait, ils doivent déjà être en train de racheter leurs euros et de prendre les bénéfices. En ce moment, le marché de l’euro est facile à manipuler grâce à la situation de la Grèce. Il suffit de vendre des obligations grecques et de faire augmenter les taux pour créer la panique.

Lire notre article “La zone euro, nouveau terrain de jeu des spéculateurs”

La banque centrale européenne peut-elle contrer cette attaque ?

Elle a le pouvoir d’intervenir en rachetant de l’euro. Mais elle ne le fera pas, car en réalité, un euro faible l’arrange, puisqu’il booste la compétitivité de ses exportations. L’Allemagne fait exprès d’en rajouter sur le problème de la Grèce pour faire baisser l’euro.

Rien n’a changé depuis la crise en terme de régulation ?

Depuis qu’on a un régime de change flottant, le marché des changes est complètement dépourvu de régulation. Que ce soit les hedge funds ou les banques d’affaires, tout le monde peut faire ce qu’il veut sur ce marché, qui est impossible à contrôler. La nouvelle disposition qu’a prise la SEC pour limiter les ventes à découvert ne s’applique qu’aux titres et actions.

L’euro peut-il vraiment baisser à un dollar ?

Les fonds spéculatifs peuvent essayer, mais ils n’y arriveront pas, car la monnaie qui est vraiment en danger, ce n’est pas l’euro mais le dollar. On a annoncé récemment la plus forte baisse des avoirs chinois en bons du Trésor depuis 2000 et le gouvernement américain s’en inquiète. La preuve, le Congrès a demandé jeudi à des économistes d’analyser les raisons de cette baisse.

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La vente à découvert, accélérateur de la spéculation

Pour parier à la baisse, les fonds spéculatifs ont recours à la stratégie de la vente à découvert (“short-selling”). Concrètement, ils empruntent la devise dont ils pensent que le cours va baisser et la vendent aussitôt. Une fois que le cours a diminué, ils la rachètent pour rembourser le prêteur, en empochant la différence.

Pour vendre un devise à découvert, il faut déposer une couverture de seulement 20% du montant de l’engagement. Ce mécanisme permet de bénéficier d’un effet de levier très attractif. Car avec 100 euros, le fonds peut investir jusqu’à 500 euros. Une baisse de 5% du cours équivaut à une plus-value de 25% sur le capital initial.

L’Expansion

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