On dit l’euro sous pression, vulnérable, attaqué… A écouter le gérant star Jim Rogers, il y a plus fragile encore : la livre sterling. Une monnaie “au bord de l’effondrement”, selon l’ancien associé du financier américain George Soros, avec lequel il avait fondé le célèbre hedge fund Quantum dans les années 1970.
“La livre est déjà dévaluée par rapport à presque toutes les devises sauf le dollar zimbabwéen”, a aimablement fait remarquer M. Rogers, jeudi 25 février. “Elle sera particulièrement exposée d’ici les élections au Royaume-Uni.”
De fait, la livre est tombée vendredi à 1,5167 dollar, son cours le plus bas depuis mai 2009. Depuis le début de l’année, la devise britannique s’est dépréciée de 5,5 % par rapport au billet vert. Et la chute n’est pas finie, si l’on en croit les prévisions de George Magnus, le très respecté chef économiste d’UBS à Londres.
Fin janvier, Bill Gross, le directeur général du géant américain d’investissement obligataire Pimco, a déconseillé d’investir dans les bons du Trésor britanniques. Ceux-ci “reposent sur un lit de nitroglycérine”, a-t-il lancé. Dans la foulée, l’agence de notation Fitch affirmait que la note souveraine du pays figurait parmi les plus vulnérables dans la catégorie AAA, la meilleure possible.