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Les constructeurs automobiles, réunis au Salon de Genève, s’attendent à une chute de leurs ventes en Europe. Tous espèrent néanmoins y gagner des parts de marché, grâce au lancement de nouveaux modèles.

Placés sous oxygène l’an passé, les constructeurs européens ont pourtant pour la plupart basculé dans le rouge. Et 2010 s’annonce d’autant plus compliqué pour eux qu’ils vont devoir réapprendre à respirer seuls. En raison de l’arrêt ou de la diminution des primes à la casse, qui avaient soutenu à bout de bras les principaux marchés du Vieux Continent, PSA Peugeot Citroën anticipe ainsi un repli des marchés européens de 9 % cette année, Renault un recul de 10 % et Ford un plongeon de 15 %.

Les bonnes immatriculations de janvier et février (+ 17,8 % en France le mois dernier) «ne reflètent que les commandes prises en décembre», a estimé mardi au Salon de Genève Carlos Ghosn, le PDG de Renault. Ce dernier prévoit un fléchissement des ventes à partir du printemps.

«Nous nous attendons encore à un fort vent contraire en Allemagne et en Europe en général», a souligné de son côté Martin Winterkorn, le patron de Volkswagen. Le marché allemand, après avoir décollé en 2009 grâce à la prime à la casse, pourrait perdre plus d’un million de voitures cette année.

Le marché allemand des véhicules neufs s’est ainsi contracté pour le troisième mois consécutif et a enregistré une chute de 29,8% des ventes en février par rapport à l’année précédente, à la suite de l’arrêt des primes à l’achat de voitures neuves.

«Malgré quelques indicateurs économiques positifs dans certains pays, la confiance des consommateurs, sapée par la hausse du chômage, n’est pas encore suffisante pour se lancer dans l’achat d’une voiture», explique pour sa part John Fleming, le patron de Ford Europe, qui ne voit pas de reprise solide avant 2011.

Du coup, la guerre des prix fait rage. «On constate une augmentation des rabais pratiqués, ce sont des conditions de marché difficiles, observe John Fleming. Il faut trouver un équilibre entre les gains de parts de marché et des dépenses promotionnelles réalistes.» Au total, «il y aura cette année un effet prix négatif», résume Philippe Varin, le PDG de PSA.

Paradoxalement, malgré la morosité ambiante, la plupart des marques comptent augmenter leurs parts de marché grâce à leurs nouveaux modèles. Renault mise sur son 4 × 4 Duster, sixième modèle de sa gamme low-cost Dacia, produite en Roumanie. Il sera commercialisé au printemps, à partir de 11 900 euros. Autre catégorie prometteuse, celle des petits modèles haut de gamme. Audi, la marque premium du groupe Volkswagen, a présenté sa petite A1, destinée à concurrencer la BMW Mini. PSA s’attaque également à ce créneau lucratif, avec sa petite DS3.

VW mise sur l’électrique

Les constructeurs sont aussi de plus en plus nombreux à miser sur l’hybride et l’électrique. Le patron de VW, qui snobait encore l’électrique l’automne dernier, a annoncé qu’il commercialiserait en 2013 son premier véhicule électrique, une technologie qui devra représenter 3 % de ses ventes au plus tard en 2018. Renault, qui veut devenir le leader de ce créneau, lancera ses premiers modèles 100 % électriques à partir de 2011.

Pour compenser l’atonie européenne, les constructeurs tablent sur le dynamisme des marchés émergents, qui devraient permettre une croissance des ventes mondiales de 3 % cette année, selon Carlos Ghosn. Le marché russe, qui s’est effondré de moitié l’an passé, devrait notamment profiter des mesures de soutien décidées par le gouvernement local.

Enfin, les ventes de voitures neuves ont subi un coup d’arrêt aux États-Unis au mois de février, “en raison à la fois du rappel massif de véhicules lancé par Toyota et des tempêtes de neige qui ont frappé le pays le mois dernier“.

Le Figaro

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