Et si on oubliait Wall Street et ses riches, pour parler des “nouveaux pauvres” ? Aux Etats-Unis, les médias, formules chocs à l’appui (”L’Amérique de l’ombre”, “Nos transparents voisins”…), se préoccupent de plus en plus de l’émergence d’une vaste pauvreté.
“Une véritable dépression de l’emploi touche ceux qui se situent au bas de la répartition des revenus, et une profonde récession prévaut dans les catégories situées au milieu de l’échelle”. Ce sont ces catégories-là, et non les plus pauvres, auxquelles l’administration entend consacrer le gros de son soutien.
C’est parmi elles que l’on retrouve ceux qui font appel à une aide sociale pour la première fois : les tickets d’alimentation, par exemple, dont la distribution croît rapidement ; ou encore l’aide au chauffage, demandée par 5,7 millions de foyers américains il y a deux ans, et par 8,8 millions cet hiver – une hausse de 54 %.
Une récente étude du Centre du marché du travail de Northeastern University, constate que le décile inférieur de la population active, où le revenu familial n’excède pas les 12 500 dollars annuels, a connu au dernier trimestre 2009 un taux de chômage de 30,8 % – supérieur de 5 points au taux constaté au pic de la Grande Dépression, dans les années 1930. Le décile précédent, situé entre 12 500 et 20 000 dollars par an, enregistre un chômage de 19,1 %.