Lu dans le Monde :
C’est un énième débat sur l’identité nationale. Il ne se tient pas à l’intérieur des murs dorés d’une préfecture, mais dans la grande salle froide… d’une prison.
Mercredi 10 mars, à la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône (Rhône), le temps d’un après-midi, une trentaine de détenus ont pu donner leur avis, sans censure, et ce malgré la présence de surveillants, du procureur de la République, du directeur interrégional des prisons et du responsable de l’établissement. Une opération inédite organisée par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) dans le cadre d’un partenariat signé, le 3 mars, entre l’association et la direction régionale de l’administration pénitentiaire de Rhône-Alpes.
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Un prisonnier surenchérit. Micro à la main, il demande au magistrat pourquoi “il n’y a que des Noirs et des Arabes dans les prisons”, en avançant que les juges condamnent plus sévèrement quand ils ont en face d’eux des gens de couleur. M. Etienne [NFDS : procureur de la République ] riposte : “Je ne peux pas laisser dire ça.” Mais il reconnaît que, pour certains délits “comme les vols, il y a une surreprésentation de certaines populations ethniques. Cela s’explique, c’est complexe, mais la couleur de peau n’a rien à voir.”
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