Frappés par la crise et victimes d’une dette publique écrasante, plusieurs États ont décidé de baisser les revenus. Une mesure impopulaire, mais jugée nécessaire faute de pouvoir dévaluer leur monnaie.
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L’intouchable, le sacro-saint salaire garanti des fonctionnaires n’est plus. La Grèce, qui a décidé de réduire d’environ 7% la rétribution des employés du secteur public n’est que le dernier des pays qui ont fait des choix semblables à l’intérieur et hors de la zone euro, il y a un peu plus d’un an. L’histoire a toutefois commencé non pas sur les rives de la Méditerranée, mais sur celles de la Baltique.
Les salaires des fonctionnaire de Lettonie, ce petit pays balte qui a le premier allumé les feux de détresse de cette course au rabais, étaient redescendus en octobre 2009 aux niveaux de 2006. Les réductions, jusqu’à 20% pour les enseignants et quelques autres catégories, ont été durement contestées pendant l’hiver et le printemps dernier, mais elles ont finalement toutes été acceptées.
Les prévisions quant à une dévaluation imminente ont ainsi été déjouées ; le pays a finalement surmonté l’effondrement de son PIB – moins 17% en 2009 – et aujourd’hui il a redressé ses comptes. Et la dette du pays n’est plus considérée à haut risque par les sociétés de notation.