“Comment diable inciter les paroissiens à verser quelque argent à notre église?” Des panneaux en 4×3 dans les rues de Nancy et ses environs. Effet buzz immédiat. Objectif final: récolter les 3 millions d’euros dont le diocèse a besoin pour payer les prêtres et les laïcs.
Ce slogan choisi par le diocèse de Nancy pour appuyer sa campagne d’affichage publicitaire du denier de l’Église suscite une polémique au sein de la communauté catholique de Meurthe-et-Moselle. L’affiche, conçue par une agence de communication, est visible sur une centaine de panneaux 4 sur 3 sur l’ensemble du département.
“Ce n’est pas un “dérapage” !”, précise un membre du Conseil diocésain pour les affaires économiques. “Jusqu’alors, chaque année, comme tous les diocèses, nous avions une campagne gentillette qui rappelle qu’il faut donner. Or, nous avons constaté que nous perdons des donateurs, dont la moyenne d’âge est de 73 ans,” explique Françoise Penigaud, attachée de presse du diocèse de Nancy.
“Quel meilleur message que l’humour?”
“Nous nous sommes dits : situons-nous en rupture, non pas pour choquer, mais pour provoquer le débat, pour que les gens s’interrogent. Or, quel meilleur message que l’humour,” demande la porte-parole du diocèse.
“Le message utilise le vocabulaire et le style de ceux que nous visons : tous ceux parmi les jeunes foyers qui vivent aux marges de l’Église, partagent ses valeurs, sont de sensibilité catholique (57 % des Français) mais ne franchissent qu’occasionnellement le seuil des églises.“
Espérant que “cette année, pour une fois, les affiches seront vues,” l’attachée de presse du diocèse affirme que l’instance catholique départementale a besoin de récolter 3,3 millions d’euros pour payer ses prêtres et laïcs en 2010. “En 2009, nous avions récolté 2,8 millions d’euros de dons de fidèles,” précise-t-elle.
Mais tout le monde ne salue pas l’initiative. Le diocèse de Lyon, par exemple, se demande si le message n’est pas à double-tranchant et s’il sera payant.