Les pressions sur la monnaie chinoise se multiplient depuis quelques jours. Après Washington, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) appellent Pékin à réévaluer son yuan.
“Inévitable”
La guerre des taux change contre la Chine n’est pas nouvelle. Depuis des mois, de nombreux pays, États-Unis en tête, estiment que la monnaie chinoise est maintenue artificiellement basse pour favoriser les exportations du premier exportateur mondial.
Mais la polémique a repris de l’ampleur ces dernières semaines. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a jugé mercredi que le yuan chinois était “très sous-évalué. Il est inévitable que dans certains cas, les taux de change (de certains pays) devront s’apprécier,” a-t-il expliqué lors d’une intervention devant le Parlement européen à Bruxelles.
A ses yeux, la “logique” du rééquilibrage de l’économie mondiale veut que “le renminbi s’apprécie.” Cela passera donc forcément, selon lui, par une croissance chinoise “davantage tirée par la croissance intérieure” et la consommation et moins par les exportations et les produits bon marché.
La Banque mondiale a également recommandé mercredi à la Chine de laisser sa monnaie s’apprécier pour contenir les pressions inflationnistes, dans son rapport trimestriel sur l’économie chinoise.
Hors de question
Ces propos interviennent alors que plusieurs sénateurs américains ont déposé une proposition de loi mardi pour pénaliser la manipulation du cours des devises. Un texte qui vise implicitement Pékin.
Barack Obama avait déjà indiqué la semaine dernière que “si la Chine évoluait vers un taux de change plus conforme au marché, cela constituerait une contribution importante aux efforts mondiaux de rééquilibrage” de l’offre et de la demande.
Le projet de loi veut ainsi réformer et renforcer la surveillance des taux de change par les autorités monétaires américaines.
Malgré ces nombreuses critiques, le gouvernement chinois ne semble pas prêt de céder aux pressions internationales. Le premier ministre Wen Jiabao a réaffirmé en début de semaine qu’il était hors de question de toucher au yuan, dans l’intérêt économique du pays