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Monnaie chinoise, FMI, hedge funds, sur chaque dossier, les porte paroles officiels de l’Union européenne se font les porte parole des lobbies financiers et et des grands groupes qui jouent la Chine contre la ré-industrialisation de l’Europe. Le tout dans l’indifférence générale…

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Les hasards de la mise en page font parfois bien les choses. Ce sont deux articles publiés cote à cote page 7 dans l’édition du Monde du Jeudi 18 mars.

A gauche est initiée une grande enquête s’inquiétant de la montée des partis populistes en Europe :

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Tandis qu’à droite, un article du correspondant à Bruxelles signale que, alors qu’une majorité de pays de l’Union était favorable à des mesures énergiques de régulation contre les hedge funds, la présidence espagnole a cédé aux injonctions de Gordon Brown, lui-même actionné par le lobby des hedge funds, dont 70% sont installés à Londres :

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Personne, au sein de la rédaction du Monde, n’a songé à lier ces deux informations. Un poil d’imagination – et de réflexion – suffit pourtant à le faire.

Car l’impuissance des institutions européennes à juguler la spéculation génère, nourrit et stimule la prospérité du populisme dans tous les pays de l’Union.

Il y a en effet trois corrélations probables :

– celle entre la montée du chômage en Europe et la progression des mouvements fascisants ou populistes ;

– celle entre le laxisme de l’Union à l’égard de la délinquance financière et la montée du populisme ;

[Nous laissons à Philippe Cohen, auteur de cet article, la responsabilité de ces appréciations hasardeuses. – La rédaction de Fortune]

– celle, moins facile à établir, mais évidente sur le long terme, entre l’impuissance de l’Union à l’égard des hedge funds et des paradis fiscaux qui les hébergent et la montée du chômage.

Voilà bientôt deux ans que l’on parle de régulation à Bruxelles sans aucune conséquence pratique pour les traders et leur business mortifère, qui les conduit aujourd’hui à spéculer contre la Grèce et demain contre la France ou l’Espagne.

Mais ce n’est pas tout. Hier, le spectacle offert par l’Union, devrait attrister tous les vrais partisans de l’Europe. Que s’est-il passé ?

Au nom du FMI, Dominique Strauss-Kahn a interpellé les dirigeants chinois sur la sous-évaluation du yuan, qui dure depuis plus de dix ans et provoque de graves déséquilibres dans le commerce mondial.

En s’adressant au vice-premier ministre Wang, DSK a fait les choses de façon fort précautionneuse, évitant d’utiliser les arguments des Etats-Unis : « une monnaie qui se revalorise redonne du pouvoir d’achat aux ménages et renforce donc la consommation. De plus, les prix des investissements à long terme deviennent plus justes. La réévaluation du yuan est dans l’intérêt de l’économie mondiale mais aussi de la Chine. »

On aurait pensé que l’Europe appuie la démarche du FMI : la Chine n’a-telle pas aspiré des millions d’emplois européens grâce à la sous-évaluation de la monnaie chinoise ? N’empêche-t-elle pas depuis dix-huit mois les entreprises européennes de répondre aux appels d’offre générés par le plan de relance chinois (400 milliards d’euros) ?

Eh bien non, Serge Abou, l’ambassadeur de l’UE à Pékin, a immédiatement pris la défense de la Chine, déclarant qu’il préférait que « les discussions sur le taux de change se fassent à huis clos plutôt qu’en utilisant un mégaphone. »

« Je ne crois pas », a-t-il poursuivi, « que les pressions soient le meilleur moyen de résoudre des questions complexes ». DSK appréciera…

Bref, la Chine peut tranquillement continuer à se moquer des règles du commerce international. Elle peut compter sur la division entre Européens et Américains, qui lui garantit un bon rapport de forces. Merci Bruxelles. Merci l’Union. Et vive le nouvel ordre chinois, en coproduction avec Bruxelles !

Marianne2

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