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Maison-mère à la tête de plusieurs centaines de monastères ayant marqué pendant plus de sept siècles la vie spirituelle, économique et sociale du monde chrétien, l’abbaye de Citeaux fut un centre spirituel majeur de l’Europe. Les Cisterciens doivent leur développement à Bernard de Clairvaux (1090-1153) qui est considéré comme le maître spirituel de l’ordre.

Un groupe de frères, estimant que la Règle de Saint Benoît n’est plus respectée à l’abbaye de Molesme la quittent, après plusieurs vains essais de réforme interne, et vont s’établir à Citeaux au sud de Dijon. Parmi eux, Robert de Molesme et Albéric, accompagnés d’un érudit anglais, Etienne Harding.

Le nouveau monastère (Novum Monasterium), ainsi qu’il sera désigné avant de prendre le nom de Cîteaux (de Cistels, lieu-dit dont le nom signifie Joncs en ancien français) naît de la volonté manifestée par les deux hommes et leurs compagnons de pratiquer la Règle bénédictine dans sa pureté primitive.

Installés dans une contrée peu peuplée, boisée, peu accueillante, mais permettant la construction de bâtiments, les moines feront preuve de beaucoup d’ingéniosité et de dynamisme, en particulier dans le domaine du génie hydraulique et construisent barrages et chenaux pour amener l’eau jusqu’à leurs moulins.
Ils seront aussi les maîtres incontestés de la viticulture pendant des siècles et la diffuseront partout où ils s’installent.
La renommée de l’abbaye est telle que de nombreux descendants de Hugues Capet ou membres de la Maison de Bourgogne y seront enterrés.
Haut lieu de spiritualité, Citeaux n’en échappe pas pour autant aux calamités de l’histoire. Pendant la guerre de Cent Ans, l’abbaye est pillée (1360). Lors du rattachement du duché de Bourgogne à la couronne de France, en 1476, elle est dévastée par les troupes du duc Maximilien, qui occupent Beaune ainsi qu’en 1574 par les troupes huguenotes, avec, à leur tête, le prince Henri de Condé et le duc de Bavière Jean Casimir.
Au cours du XVIIIème siècle, l’abbaye décline. Confisquée sous la Révolution, elle est vendue en 1791 à des spéculateurs qui la pilleront, la démantèleront pour en vendre les pierres. Ce qui en restera devient successivement un château, une sucrerie, un phalanstère et une colonie pénitentiaire pour enfants.
En 1898, l’abbaye est rachetée et des moines originaires de différents monastères viennent la repeupler. Aujourd’hui, elle compte 35 moines.
Sources : 1, 2, 3, 4

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