Si beaucoup de Français gardent en mémoire les aventures rocambolesques et les cascades de Jean-Paul Belmondo dans “L’as des as” (film de Gérard Oury, 1982), bien peu connaissent les authentiques exploits du pilote vosgien René Fonck, héros de la Grande Guerre. Portrait de l’homme aux 75 victoires homologuées qu’aucune balle ennemie ne parvint jamais à atteindre.
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Né en 1894 d’une famille exilée d’Alsace en 1872 pour rester française, René Fonck est apprenti-mécanicien avant d’être breveté pilote en 1915. Tout d’abord affecté à l’observation, il parvient, le 6 août 1916, à forcer un appareil ennemi à se poser et à se rendre. Suite à plusieurs exploits, il est muté au prestigieux Groupe de combat des Cigognes en avril 1917.
Méthodique, froid et athlétique, René Fonck remporte de nombreuses victoires dans le ciel de France. Lors des combats aériens, il a pour habitude de surprendre ses adversaires avant de les abattre avec un minimum de munitions. Les 9 mai 1917, il abat en moins d’une minute trois biplaces allemands, se pose, complète sa provision d’essence et retourne dans le cial où il descend trois avions supplémentaires. Deux semaines plus tard, il réitère son exploit, signant un nouveau “sextuplé”. Il termine la guerre avec la Croix de guerre, 28 palmes, plus de 140 victoires (dont 75 homologuées) et sans jamais avoir reçu la moindre balle ennemie !
Après la guerre, il raconte ses exploits dans “Mes Combats” (1920) et publie également “L’aviation et la sécurité française” (1924). En 1926, sa tentative de traversée de l’Atlantique échoue. Il sera finalement devancé dans son entreprise par Charles Lindberg. Durant la seconde guerre mondiale, le Colonel Fonck reste fidèle au “Vainqueur de Verdun” tout en s’opposant à Laval. Désavoué par Vichy et devenu suspect aux yeux des Allemands, il sera toutefois arrêté en septembre 1944 puis relâché sans charge à son encontre. Retiré de la vie politique, il meurt le 18 juin 1953. Il repose dans le cimetière communal de Saulcy-sur-Meurthe, son village natal de Lorraine.
