Le gendarme boursier américain estime que la grande banque d’affaires a trompé les investisseurs en vendant ces titres liés à des crédits hypothécaires à risque. L’action plonge en Bourse.
Goldman Sachs dans l’oeil du cyclone. La “Securities & Exchange Commission” (SEC), le gendarme boursier américain, vient d’ouvrir une enquête pour fraude contre la grande banque d’affaires américaine. Cette dernière est accusée d’avoir trompé les investisseurs “en passant sous silence des faits essentiels sur certains produits financiers liés aux prêts subprime (ces titres d’investissements liés à des crédits hypothécaires à risque dont l’éclatement a provoqué la crise financière, ndlr) au moment où le marché de l’immobilier résidentiel américain commençait à chuter.“
“Goldman, à tort, a permis à un client qui jouait contre le marché hypothécaire d’influencer lourdement quels titres immobiliers devaient être inclus dans un véhicule d’investissement, alors qu’au même moment elle disait à d’autres investisseurs que ces titres étaient choisis par un tiers indépendant et objectif,” a expliqué un responsable de la SEC, Robert Khuzami.
Dans le détail, la SEC reproche à Goldman Sachs d’avoir caché aux marchés qu’elle avait créé et structuré un CDO (“collateralized debt obligations“), un produit de dette complexe adossé à des prêts immobilier résidentiel, à la demande de l’un de ses principaux clients, le fonds d’investissements Paulson. Ce dernier était impliqué dans le choix des titres alors qu’il avait lui-même pris une position de vente à découvert sur ce portefeuille, misant donc sur la baisse de sa valeur.
Un des vice-présidents de la banque, Fabrice Tourre, est également poursuivi. Il est considéré par les autorités comme le principal responsable dans ce montage, qui aurait fait perdre plus d’un milliard de dollars à plusieurs investisseurs. En un peu plus de neuf mois, 99% de ce portefeuille a en effet été dégradé, précise la SEC. Paulson aurait versé 15 millions de dollars à Goldman Sachs pour concevoir la structure du CDO
En Bourse, l’action Goldman Sachs chute de plus de 12%, entraînant dans son sillage l’ensemble des valeurs bancaires et toutes les places boursières mondiales.