En février dernier, des pirates informatique ont divulgué sur la Toile une avalanche de documents confidentiels mettant au jour le train de vie d’une élite lettone qui continue de s’enrichir alors que le pays traverse la pire crise de son histoire.
L’establishment letton tremble. Un dénommé Neo – référence au personnage principal du film “Matrix” – publie sur Twitter, preuves à l’appui, le détail des revenus de hauts responsables du pays. Le pirate informatique a ainsi divulgué les rémunérations des cadres de la Commission lettonne des marchés financiers. Dans un pays ravagé par la crise économique, ces révélations, largement relayées par les médias, ont transformé Neo en Robin des Bois moderne.
Tout a commencé en février lorsque la télévision lettone évoque le vol informatique de 7,4 millions de documents fiscaux. Un piratage revendiqué par la mystérieuse Fourth Awakening People’s Army. Ce groupe de hackers promet une avalanche de révélations censées mettre au jour le fossé qui se creuse entre une population soumise à une cure d’austérité et une classe dirigeante bénéficiant de bonus et d’augmentations de salaire.
Des hackers qui opèrent depuis l’étranger
Chose promise, chose due. Quelques jours plus tard, Neo, qui se présente comme le porte-parole du groupe, fait parvenir aux télévisions certains des documents volés. Première victime de cette fracassante campagne : le patron de la compagnie publique de chauffage. Un relevé fiscal, dont la véracité a été confirmée par l’intéressé, démontre qu’il s’est octroyé un bonus de 32 000 dollars, alors que ses employés ont vu leurs salaires réduits. Également pointés du doigt : les inégalités de revenus qui prévalent au sein des forces de police, et le pot de vin qu’aurait perçu le patron d’une grande banque du pays.
Au lendemain du vol des documents, les autorités lettones ont ouvert une enquête qui se heurte à un obstacle de taille : la Fourth Awakening People’s Army opère depuis l’étranger. Les pirates affirment être basés en Angleterre et en Irlande. Neo et ses comparses jouissent en outre d’une popularité croissante qui pourrait calmer les ardeurs de la police.
Une présentatrice de la télévision nationale expliquait à la BBC, que “Neo a certes commis un crime, mais pour la population, ce groupe assure une sorte de service public qui rend tout le système économique letton un peu moins opaque.“