Des français, issus de la mouvance anarchiste se rendent régulièrement en Grèce. Là bas, leurs homologues de l’ultra gauche leur enseigne les méthodes de guérilla urbaine.
Ce sont les services de renseignements français, les policiers de la DCRI, (les ex RG) qui se sont intéressés de prêt à ce phénomène. L’un des éléments déclencheurs, ce sont les violences qui ont secoué Poitiers en octobre 2009. Et puis il y a eu ces derniers mois les dégradations de DAB, attribués là aussi, à la mouvance anarchiste. Depuis, les policiers se sont aperçus que des militants de l’ultra gauche se rendaient régulièrement à Athènes notamment.
Lors de perquisitions, ils ont mis la main sur des documents qui prouvent qu’ils ont séjourné en Grèce. Si les français s’intéressent aux grecs c’est notamment parce qu’ils ont une culture de l’affrontement.
Exarchia, le “QG” des militants de l’ultra gauche
Exarchia, un quartier situé au nord-est d’Athènes, non loin du parlement. C’est là, à deux pas de l’École polytechnique que sont parties les violences après la mort du jeune Alexis tué par la police en décembre 08. Ce quartier bohème est certainement le plus politique d’Athènes. Il y a des affiches partout sur les murs défigurés par des tags, des graffs vengeurs…“policiers cochons, assassins”…Voilà en gros ce que l’on peut lire.
Des drapeaux noirs sont accrochés sur la devanture de certains bâtiments. Certaines vitrines portent encore les traces d’une explosion à la bombe. Exharchia c’est aussi des rues piétonnes et arborées, des cafés branchés, des maisons d’édition, des artistes. Le quartier sert aussi de refuge aux toxicos. Des partis d’extrême gauche y ont leur siège.
Ces “koukoulofori” comme on les appelle en Grèce, les cagoulés en français, ne constituent pas une organisation structurée, mais ils maîtrisent les techniques de la guérilla urbaine, ce qui les rend redoutables. C’est exactement cette expérience là que recherchent les français.