Un marché sauvage s’est installé depuis plusieurs années entre l’avenue de la porte de Montreuil et le périphérique. Le phénomène, en marge des “puces”, a pris cette année une ampleur sans précédent avec trois mille stands. Contrebande, recel, trafics, les commerçants et les riverains sont excédés.
(vidéo de 2008)
«Ça nous a tués.» David a trois magasins dans le quartier. Il assure avoir perdu 35 % de son chiffre d’affaires cette année. Même agacement côté riverains. «C’est infernal, soupire Mustapha. Le week-end, on n’invite même plus nos amis.» Un vendeur est installé devant sa porte. Il est impossible de passer, à moins d’enjamber son stand. De sa fenêtre, une vieille dame fait signe. Elle n’est pas sortie depuis deux jours. Comme tous les week-ends.
Frédérique Calandra, maire PS du XXe arrondissement de Paris, avait lancé vendredi un «cri d’alarme» concernant un «marché de la misère» en pleine expansion porte de Montreuil, en marge des puces traditionnelles. «Il y a de la contrebande de cigarette, du trafic de drogue, du recel de vol. Les biffins sont mis en danger face à des gens qui s’auto-proclament “placiers” et qui rackettent les autres. Tous les trottoirs sont occupés, les riverains ne peuvent plus rentrer chez eux dans des conditions normales», a rappelé la maire du XXe.