Théâtre de récents affrontements entre des jeunes immigrés et la police, les quartiers populaires de Malmö témoignent de la difficulté à intégrer une population qui semble refuser le modèle scandinave et s’enferme dans ce qui est déjà qualifié de “ghetto de la nouvelle Suède multiethnique”, remarque La Stampa.
La Volvo roule vite et prend l’Amiralsgatan, la route qui traverse le quartier populaire de Rosengard, le “jardin des roses” de Malmö. La musique grecque qui remplit l’habitacle contraste avec le timide printemps suédois. Andreas Konstantinidis dépasse une série de kiosques à Kebab et falafels aux inscriptions en arabe, puis pénètre une petite avenue bordée d’arbres et se gare. Au delà de la petite clôture de bois, entourée de trois HLM, on peut voir le petit terrain où Zlatan Ibrahimovic [attaquant du FC Barcelone, d’origines bosniaques, né en 1981 à Rosengrad] a donné ses premiers coups de pieds dans un ballon. Alentour, on ne voit que des femmes voilées qui rentrent chez elles avec leurs courses.
Pas un jour sans affrontements entre les immigrés et la police
Andreas Konstantinidis est le président de ce que l’on appelle ici le ghetto de la nouvelle Suède multiethnique. Il est arrivé à Malmö en 1974, l’année de l’invasion de Chypre par la Turquie. Il connaît une par une ces rues, ces immeubles, et les histoires de l’intégration difficile de ses 23 000 habitants de 170 nationalités différentes, avec une écrasante majorité de ressortissants de pays en proie à la guerre et aux conflits : Irak, Afghanistan, Palestine, Somalie. La proportion d’habitants sans emploi frôle les 90%, qui se débrouillent grâce aux fameuses aides sociales scandinaves.
(Merci à Luc)