Lu sur le blogue d’Ivan Rioufol :
Faut-il se résoudre à regarder la France décliner? Je reste étonné par l’indolence des rares réponses apportées aux deux crises, mortelles pour notre société, contre lesquelles je ne cesse de mettre en garde ici, au risque assumé de me répéter: celles de l’Etat providence et de la société multiculturelle, les deux modèles vantés par l’idéologie dominante du “progressisme”.
Je sais bien qu’il n’y a rien à attendre de ceux qui ont promu ces systèmes défaillants et qui contesteront toujours, même le nez dedans, la réalité des désastres. Mais l’accélération visible des naufrages devrait être l’occasion inespérée, pour des intellectuels et des politiques à la hauteur de l’histoire qui s’écrit, de s’interroger sur de possibles voies nouvelles. Or, je suis sidéré par le vide des diagnostics et des propositions. Un monde s’écroule en accéléré et je ne vois, en guise d’idées neuves, qu’un grand cimetière fréquenté par quelques fantômes. Or il y a évidemment des alternatives. Une “troisième voie” est concevable pour succéder aussi bien à la social-démocratie qui a fait son temps qu’au communautarisme qui est en train de disloquer la cohésion nationale. Pourquoi ne pas réfléchir, par exemple, à un social-libéralisme qui aurait pour obsession d’alléger, grâce à une réelle réduction des dépenses publiques, les colossales charges sociales et fiscales qui pèsent sur les salaires des classes moyennes ? Semblablement, entre l’assimilation désormais asphyxiée et le repliement identitaire qui se cesse de se développer, il devrait être possible de promouvoir une voie médiane privilégiant l’obligation d’adhérer à un socle de valeurs non négociables, tout en respectant des cultures d’origine et certaines de leurs expressions. Des débats passionnants sont à ouvrir. Le thème général pourrait être : comment aider en urgence une civilisation à ne pas mourir…