Sollicités ces dernières semaines par le Quai d’Orsay pour formuler un argumentaire sur l’éventuelle interdiction de la burqa et du niqab , la plupart des ambassadeurs français des pays du Golfe arabo-persique ont demandés aux autorités françaises d’invoquer la sécurité mais surtout pas la dignité des femmes.
Un de ces ambassadeurs déclare : «Nous pouvons tout à fait invoquer la sécurité pour justifier la loi interdisant le niqab, car ce souci est bien compris dans une région elle-même exposée au terrorisme». Ajoutant : «Il convient, en revanche, d’éviter d’avancer l’argument selon lequel le port du niqab serait dégradant pour la femme. Une telle explication ne passerait pas et risquerait de nous mettre en position délicate, dans la mesure où de nombreuses femmes de cette région conservatrice portent le voile intégral.»
Paris tient à éviter l’erreur de 2004 : la loi interdisant le port du voile à l’école avait été mal expliquée au Moyen-Orient. Rapidement, des campagnes hostiles avaient été lancées dans plusieurs pays arabes. Cette fois, le ministère des Affaires étrangères a mobilisé très tôt son nouveau pôle religion pour sonder les réactions sur le terrain. Celles-ci se veulent, pour l’instant, rassurantes.