L’UMP en rêvait, mais le gouvernement ne l’a pas fait : il s’est refusé à entériner le scrutin à deux tours «secs», c’est-à-dire avec deux candidats seulement au second tour, pour l’élection des conseillers territoriaux. Ce qui réduit à néant, ou presque, la probabilité que ce régime «sec» soit également appliqué aux législatives. Au grand dam des futurs sortants qui craignent une triangulaire avec le Front national en 2012.
François Fillon a ruiné leurs derniers espoirs mardi, en réunion de groupe. Les députés savaient déjà que Nicolas Sarkozy répugnait à un changement aussi radical dans les habitudes électorales des Français. Il aurait pu s’en remettre à la sagesse des élus UMP, comme l’y incitait leur patron Jean-François Copé, mais il a finalement jugé que la majorité aurait plus à perdre qu’à gagner dans cette aventure. Le premier ministre, convaincu dès le départ que c’eût été une folie, s’est fait un plaisir de l’expliquer aux intéressés. La discussion a été pour le moins animée. «On va perdre la majorité et je serai l’une des victimes!» , s’est exclamé Pierre Lang, qui est menacé par le FN en Moselle. Sur un mode plus posé, son voisin de circonscription François Grosdidier a rappelé que la gauche avait gagné les législatives de 1997 grâce aux triangulaires. «Si on passe ric-rac à la présidentielle , a-t-il prévenu, on risque cinq ans de cohabitation.» […]