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Article de Karim Benessaieh paru dans “La Presse” qui explique la sur-délinquance des jeunes noirs par leur sur-surveillance par les forces de police….

Les jeunes Noirs risquent 4,2 fois plus que les autres d’être interpellés par les policiers de Montréal. Beaucoup de jeunes des communautés culturelles d’à peine 16 ans, qui ne parlent pas bien le français, aboutissent à l’éducation des adultes faute d’aide adéquate. Et les minorités cherchent toujours leur place au Québec.

(…) Dans une étude publiée ce printemps, Christopher McAll, professeur à l’Université de Montréal et chercheur au Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales et les discriminations (CREMIS), s’est quant à lui penché sur 1518 dossiers de jeunes de 12 à 18 ans poursuivis devant le Tribunal de la jeunesse en 2001. Il a notamment eu accès aux rapports des policiers et établi que les Noirs risquent 4,2 fois plus d’être interpellés, et deux fois plus d’être arrêtés.

La police les arrête souvent après les avoir surveillés, une tactique à laquelle on a moins souvent recours quand il s’agit de jeunes Blancs. Sa conclusion générale: «Il y a une apparence de sur-surveillance des jeunes Noirs.» Pour des comportements semblables, le policier a tendance à passer l’éponge plus souvent pour un Blanc que pour un Noir, croit le chercheur. «Un jeune Noir n’a pas intérêt à fumer un joint sur la place publique. Mais je vois tous les jours de jeunes Blancs qui le font, et ils ne sont jamais inquiétés.»

Le chercheur estime que ce traitement «différentiel» est illégal et a un potentiel explosif, comparable à ce qui a mené à l’embrasement des banlieues françaises en novembre 2005. «La criminalisation d’une population exclue fait partie de l’histoire du racisme. On trouve cette attitude vis-à-vis des Noirs et des autochtones, qu’on présente comme étant prédisposés au crime. C’est classique. Il y a eu un point de rupture dans les banlieues françaises. C’est un point de non-retour. On n’en est pas là, mais on est sur cette voie.»

Cyberpresse.ca

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