Reportage diffusé le 8 juin sur Arte
Melun s’apprête à rendre hommage au policier tué par ETA. Le chef de l’État, Nicolas Sarkozy, prend la parole. Soudain, une dizaine de policiers lui tournent le dos. Un geste de défi envers le président qui, il y a peu encore, avait la confiance de la police. Le symbole d’un malaise profond qui gagne l’institution. C’est par cette scène que s’ouvre La police et Sarko. Le film recueille les témoignages de flics “de base”, ceux qui quadrillent les zones sensibles, ceux que l’on envoie en première ligne. Émeutes, trafics de drogue, misère sociale, violences répétées : ils nous font toucher du doigt leur réalité quotidienne. Lors des émeutes de Villiers-le-Bel, plus de trente policiers ont été blessés par balle. Ils se sont fait tirer comme des lapins, mais on leur a interdit d’en parler. Pris en étau entre des délinquants qui les considèrent comme une bande rivale et une hiérarchie qui ne leur donne pas les moyens de remplir leurs missions, les policiers ont une seule consigne : éviter à tout prix les émeutes. “La peur a changé de camp”, résume l’un d’entre eux.
(Merci à Siam)