Après 48 heures de garde à vue par la brigade financière de la PJ de Nantes, Liès Hebbadj a été mis en examen hier pour « fraudes aux prestations sociales » et « escroqueries ». Remis en liberté sous contrôle judiciaire, ce commerçant musulman de Rezé (Loire-Atlantique) vivait dans « une polygamie de fait » avec son épouse légitime et ses trois maîtresses, considère le procureur de la République de Nantes. « Ils vivent dans trois logements distants de quelques mètres, que M. Hebbadj occupe à tour de rôle », a expliqué hier Xavier Ronsin.
175 000 € d’allocations en trois ans
Père de quinze enfants et deux autres à naître, Liès Hebbadj aurait ainsi été « l’instigateur » d’un système qui aurait permis de toucher 175 000 € en trois ans de la caisse d’allocations familiales (CAF) au lieu de 88 000 €. Selon le procureur, il aurait même décidé « sciemment » de ne pas reconnaître huit de ses enfants illégitimes pour continuer à toucher les prestations sociales. Propriétaire d’une boucherie hallal, Liès Hebbadj est aussi soupçonné de « travail dissimulé » et d’« aide au séjour irrégulier », pour avoir employé illégalement et « dans des conditions déplorables » treize personnes dans son taxiphone de Nantes.
Son épouse et ses trois maîtresses, elles, devraient être mises en examen sous peu, pour des « déclarations mensongères d’allocation de parent isolé ». Sandrine Mouleres, qui avait contesté sa contravention de 22 € pour avoir conduit voilée de son niqab, aurait ainsi fait signer ses déclarations trimestrielles de ressources par une autre compagne de Liès Hebbadj, lors de son séjour de six mois à Dubaï en 2007.
Selon l’avocat de la jeune femme, Liès Hebbadj est pourtant un « excellent père », « jamais violent ». « C’est un bon gros nounours », confie Me Jean-Michel Pollono. Aujourd’hui, le « nounours » semble toutefois « un peu dépassé par l’exposition médiatique dans laquelle il s’est lancée il y a quelques semaines », observe un enquêteur.
(Merci à Fabien)