Rodolphe Pedro, directeur de la Compagnie française de conseil et d’investissement (CFCI) vient de publier sa biographie, La niaque (Plon). Originaire d’un «quartier populaire», et sans diplôme, il a créé une Université de la Finance (Unifi) pour former les jeunes des banlieues et en finir avec «une élite surdiplômée blanche».
Q. Combien d’emplois une initiative telle que la vôtre pourrait générer ?
Mon objectif est de créer 10 000 emplois dans le secteur de la gestion de patrimoine. Tant qu’on aura une élite surdiplômée blanche, ça n’avancera pas. La France est un pays arc-en-ciel où il faut que les minorités soient représentées. 160 000 jeunes quittent l’école sans le Bac chaque année. C’est un problème sociétal ! L’inconvénient, c’est que pour l’élite surdiplômée, quelqu’un sans diplôme est incapable de manger avec une fourchette et un couteau…
Q. Dans votre livre, il y a un chapitre qui s’appelle «Vive les talents métissés !». Qu’est-ce que tous ces jeunes originaires d’Afrique, de la Caraïbe, d’Asie, peuvent apporter à la France ?
Ils sont d’abord français ! Arrêtons la culpabilisation ! Est-ce que ça pose problème que Sarkozy ne soit pas breton ? Ce qu’ils peuvent apporter, c’est cette énergie dont on manque tant ! Si ma société est leader dans son secteur, c’est grâce à eux. Il faut qu’ils puissent s’identifier, qu’ils soient représentés. J’ai appris récemment que la chaîne France Ô allait être diffusée sur tout le territoire à partir du 15 juillet. C’est très bien ! Il faut qu’ils se sentent représentés. On a Zidane, mais on n’a pas tous des jambes en or. Je souhaiterais par exemple qu’un Zidane de la finance sorte de mon université. Il ne faut plus que le Noir et l’Arabe soient systématiquement associés au voleur et au dealer.