Sept personnes ont été poursuivies pour un enlèvement avec séquestration et actes de torture ou de barbarie, le 9 mars 2006, dans le quartier du clos des roses, à Compiègne. Condamné en première instance à 25 ans de prison pour enlèvement avec séquestration, Abdoul Thiam est rejugé en appel aux assises de l’Aisne.
Il apparaît de plus en plus que Abdoul Thiam a torturé, sur ordre, un jeune Compiégnois dans le quartier du clos des roses, les 9 et 10 mars 2006. Son complice, Fouad Bouhi, a été extrait de la prison de Liancourt où il purge une peine de quinze ans de réclusion criminelle, dans le cadre de cette affaire. La victime était présente hier pour raconter son calvaire.
Dans son quartier, Abdoul Thiam passait pour un petit caïd. Il avait un contentieux avec un habitant qui lui aurait dû une somme d’argent.Le 9 mars, en compagnie d’un ami, ils avaient attrapé le débiteur, square Hector-Berlioz, lui avaient volé son téléphone et un peu de numéraire. Cette somme étant insuffisante, ils avaient alors fait pression sur l’entourage de leur victime. Ils avaient exigé d’une vague connaissance de les conduire dans un appartement situé dans le quartier de la Victoire, où la locataire avait refusé de prêter de l’argent à “l’otage”.
Le 9 mars, en compagnie d’un ami, ils avaient attrapé le débiteur. Ils lui font boire de l’eau de javel. Pendant plusieurs heures, ils l’ont brûlée avec une lame de couteau chauffée à blanc, avec la flamme d’un briquet, avec des cigarettes. Ils l’ont contraint à boire deux verres d’eau de javel diluée et à manger des mégots. Ils l’ont assis sur une chaise, attaché aux montants, pendant toute la nuit avant de le tourmenter à nouveau au petit matin.
Par peur des représailles, le nom du caïd de la cité ne sera pas prononcé mais il est sur toutes les lèvres : Gaye Semega, alors âgé de 27 ans.