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«Les soldats manifestaient dans les rues, les gars qui s’étaient battus pour la démocratie en Allemagne [14-18]. Ils pensaient qu’ils devaient toucher leur prime ici et tout de suite parce qu’ils avaient besoin d’argent. Un gars du nom de Waters, je crois, a eu l’idée que ces anciens soldats iraient à Washington, feraient le genre de périples qu’avaient fait les clochards avec Coxey en 1898 et seraient capables de faire céder le gouvernement. (…)

Une fois à Washington, il y avait des anciens soldats arrivés avant nous. Mais rien de prévu pour se loger. (…) La question [pour les autorités] c’était maintenant : comment les faire partir de Washington ? On leur avait demandé quatre ou cinq fois mais ils avaient refusé. (…) Et c’est finalement le grand MacArthur qu’ils ont fini par trouver pour chasser de Washington tous ces ex-soldats dépenaillés. (…) MacArthur descendant Pennsylvania Avenue. Il était monté sur un cheval blanc ! Derrière lui il y avait des tanks, des troupes de l’armée régulière. (…) Les soldats leur ont balancé des gaz lacrymogènes et vomitifs. C’est un ordre qu’ils n’exécutaient pas de bon coeur. Ils étaient plus jeunes que les manifestants. C’était comme des fils qui attaquaient leurs pères. (…) Alors les manifestants se sont dispersés et sont rentrés chez eux. Sans leur prime.»

Jim Sheridan, cité dans la préface au livre « Hard Times, Histoires orales de la Grande Dépression », p35-39.

(Merci à Pakc)

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