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C’est devant une assemblée en noir et blanc que s’est ouvert, lundi 21 juin, devant la cour d’assises de Pontoise (Val-d’Oise) le procès de quatre hommes, jugés pour avoir tiré sur des fonctionnaires de police lors des émeutes de Villiers-le-Bel. Accusé d’avoir mis un fusil à disposition, un cinquième comparaît pour complicité.

Le public était scindé en deux parties. A gauche en entrant, des hommes en uniforme ou en costume, tous Blancs à une exception près : les policiers, à la fois parties civiles et témoins, victimes des émeutes des 25 et 26 novembre 2007. Le premier jour, 656 fonctionnaires de police étaient intervenus après les échauffourées nées de l’accident entre une mini-moto et un véhicule de police, au cours duquel deux jeunes avaient trouvé la mort ; 52 policiers avaient été blessés, dont 26 touchés par des armes à feu. Le deuxième jour, 680 policiers étaient sur le terrain, 81 ont été blessés, dont 54 par armes à feu.

A droite dans la salle, hormis les journalistes, un public exclusivement noir, comme les cinq accusés. La salle est trop petite, même les témoins ne peuvent y accéder. Au rythme des suspensions de séance, les uns laissent la place aux autres : les familles d’abord, mamans en boubous, frères et sœurs, puis ami(e)s. (…) Au final, un seul des neuf jurés est un homme de couleur. Celui-ci avait formulé une demande de dispense, qu’il n’a pas maintenue.

Dans cette ambiance tendue, un incident est survenu en fin de journée. L’un des accusés, Abderhamane Kamara, 29 ans, a insulté la cour après que la présidente, Sabine Foulon, lui a demandé pourquoi il était “sur les nerfs” lors de son audition. Alors qu’il enchaînait les injures, il a été évacué par les forces de l’ordre.

Le Monde

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