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L’essor militaire et technologique de la Chine s’accompagne d’une réflexion doctrinale portée par les colonels Liang Qiao et Xiangsui Wang, dans laquelle il s’agit de contourner la logique des armes, actuellement dominée par les États-Unis, par une stratégie “hors limites.” Cette approche n’est pas surprenante en soi parce qu’elle reprend le conseil de Sun Zi “d’attaquer le vide au lieu du plein,” c’est-à-dire de combattre là où l’adversaire s’y attendra le moins.

Cependant, l’analyse historique des conflits tend à prouver que les coûts matériel, humain et financier finissent toujours par nuire sur le long terme aux sociétés qui ont choisi de “poursuivre leur politique par (ces) autres moyens.” En quoi cette stratégie échapperait-elle aux mêmes frictions engendrées par l’affrontement des volontés et le brouillard de la guerre ? Poussons dans ce cas la logique jusqu’au bout, et envisageons une stratégie idéale qui consisterait à affaiblir une société à son insu, au point de la détruire ou de la rendre incapable de contester notre hégémonie. Comment nous y prendrions nous ?

Une réflexion “jusqu’au-boutiste,” pragmatique et affranchie des principes éthiques et juridiques, tend à prouver que le champ des possibles demeure infini, au point d’y voir actuellement d’inquiétantes coïncidences qui font étrangement échos au thème de l’inéluctable déclin des civilisations.

Imaginons-nous à la tête d’une société prospère, moderne et en position dominante sur l’échiquier international. Comment ferions-nous pour conserver cette position dans le cas où une société en pleine croissance viendrait à contester notre hégémonie sur le plan économique, politique et militaire ?

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