Des gangs mettent en commun leur arsenal, sous le contrôle des caïds.
Combien de pistolets, de revolvers, de fusils d’assaut Kalachnikov circulent dans les banlieues françaises? Le rapport de la mission parlementaire sur les armes à feu en France, auquel Le Figaro a eu accès, évite prudemment les estimations pour se concentrer sur les témoignages.
Or ceux recueillis par les députés Bruno Le Roux (PS) et Claude Bodin (UMP), respectivement président et rapporteur de la mission, ont le mérite de la clarté: non seulement les armes ont bien pris racine dans les quartiers sensibles, même si l’explosion de ce trafic a pu être surestimée, mais leur utilisation répond à un nouveau mode d’organisation, une forme de collectivisme de fait, qui aboutit au partage des armes, denrée précieuse, pour le meilleur profit des activités criminelles du quartier et du groupe. C’est, en tout cas, ce que s’accordent à dire les interlocuteurs de ces deux parlementaires qui ont auditionné en sept mois près de 80 personnes, policiers, militaires, magistrats, élus et armuriers. Sans oublier les incontournables fédérations de chasseurs, qui se sentiront peut-être davantage concernées par la refonte de la législation que propose ce rapport très fouillé en mettant en avant l’idée d’une carte grise pour chaque arme à feu.
(Merci à Frank)