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Par Benjamin Stora

Cette semaine, Marianne laisse carte blanche à Benjamin Stora, historien spécialiste du Maghreb. Pour lui, l’équipe nationale met en lumière l’écart entre les nouvelles générations et les élites traditionnelles.


(…)Les nouveaux nationaux issus des minorités de l’immigration ont des fidélités multiples, non exclusives. Cette situation est un défi redoutable pour l’affirmation, la définition et l’exposition des principes traditionnels de la République française, qui ont forgé une tradition nationale.

Or, on ne peut relever ce défi en se bornant à déplorer la nouvelle époque, ou en stigmatisant ceux qui vivent et « regardent » de tous les côtés en même temps. Il faut trouver les mots pour de nouvelles intégrations politiques. La France, autrement dit, est devenue une société multiculturelle, mais sans que cela soit dit, et assumé. Son équipe nationale l’est, mais pas sa classe politique. Ce qui est apparu ces derniers jours, c’est la profondeur de l’écart entre de nouvelles générations, portées par le vent de la mondialisation culturelle et économique, et les élites traditionnelles, politiques ou intellectuelles. L’incroyable débat autour de l’affaire de la sélection nationale aura au moins permis de faire émerger la seule question qui vaille : comment parler aux nouvelles générations ?

Marianne

(Merci à Euromarchais)

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